Paradoxalement, les gérants comme les investisseurs institutionnels ne sont pas particulièrement inquiets quant à l’évolution des flux de capitaux dans les fonds de dette et en capital spécialisés dans le financement des infrastructures. Cette classe d’actifs dont l’horizon est à très long terme affiche en effet, une certaine forme de résistance en cas de crise sur les marchés financiers. De plus, ces dernières années, elle s’est diversifiée en intégrant de nouveaux sous-jacents et des analyses extra-financières. Les fonds offrent ainsi maintenant des profils assez divers à la fois en dette et en capital à même de satisfaire tous les besoins clients et leurs objectifs en termes de contrôle des risques.
- Comment peut-on définir les infrastructures ? Leur périmètre a-t-il évolué ces dernières années ?
- Les infrastructures se définissent-elles ainsi davantage par le couple rendement/risque que par les sous-jacents ?
- Est-il indispensable de proposer des fonds qui répondent aux exigences de la directive Solvabilité 2 ?
- La répartition entre ce qui relève de l’investissement public et de l’investissement privé est-elle clairement établie ?
- Quels sont les flux de capitaux dans cette classe d’actifs ? Est-ce que cela pourrait évoluer avec la crise sanitaire actuelle ?
- L’impact de la crise devrait-il être identique en dette et en equity ?
- Considérez-vous aussi qu’il n’y aura pas d’impact durable sur les énergies renouvelables ? La chute des cours du pétrole ne conduira-t-elle pas à une baisse des investissements ?
- Comment ont évolué les rendements ? Faut-il prendre plus de risques pour les maintenir ?
- En matière de dette, le profil des fonds est-il aussi étendu ?
- Quels types de fonds les compagnies d’assurances privilégient-elles ?
- L’intégration de l’ESG est-elle indispensable ?
Comment peut-on définir les infrastructures ? Leur périmètre a-t-il évolué ces dernières années ?
Antonio Botija, responsable de l’origination et des investissements chez Columbia Threadneedle : Nous définissons les infrastructures comme des actifs avec des rendements stables et une volatilité faible. Ils offrent aussi, et c’est en cela qu’ils intéressent les investisseurs, une protection à long terme contre l’inflation. Au-delà du couple rendement/risque, les infrastructures apportent de surcroît un service à la collectivité sur le plan social et environnemental. Ces caractéristiques sont particulièrement attractives pour les investisseurs, surtout dans l’environnement actuel où la volatilité est très élevée à la fois sur les actions et sur les obligations. Concernant le périmètre des infrastructures, il y a 10 ans, nous trouvions dans cette catégorie surtout les transports et les actifs de distribution d’énergie, mais elle s’est ouverte à d’autres domaines, comme le numérique à travers les hébergeurs de données (data centers) ou la fibre optique, mais aussi au social à travers par exemple les résidences pour personnes âgées. Ces nouveaux domaines deviennent aussi importants que les infrastructures de transport et d’énergie.
Jean-Christel Trabarel, fondateur Jasmin Capital : Les investisseurs recherchent dans l’infrastructure des retours sur investissement relativement élevés. Dans les investissements en actions (equity), ils peuvent grimper au-dessus de 10 %. Pour les fonds «super core» comme celui de Macquarie par exemple qui sont positionnés sur des actifs très...