Baromètre des directeurs financiers

Chantiers 2019 : priorité à la gestion de la performance

Publié le 25 janvier 2019 à 10h24    Mis à jour le 25 janvier 2019 à 16h41

La rédaction d'Option Finance

Après avoir sécurisé dans de bonnes conditions leurs financements ces dernières années, et souvent mené à bien des opérations de croissance externe, les directeurs financiers se focalisent à présent sur le pilotage de la performance pour mieux faire face aux aléas de la conjoncture.

En décembre dernier, PwC publiait, en partenariat avec la DFCG, une étude sur les priorités des directeurs financiers en 2019. Trois axes se détachaient en particulier : le renforcement de la qualité et de l’analyse des informations financières comme non financières, la réduction des délais nécessaires à la publication des reportings et l’optimisation des processus prévisionnels, notamment en ce qui concerne les flux de trésorerie.

Ces tendances sont corroborées par les directeurs financiers interrogés par Option Finance. Après une année 2018 durant laquelle ils ont continué à profiter de taux d’intérêt encore bas, pour mettre en place de nombreux financements, et procédé à des acquisitions importantes, l’année 2019 devrait être davantage marquée par des projets destinés à améliorer le pilotage de la performance.

Bien qu’ils appartiennent à des entreprises de tailles et de secteurs variés, beaucoup mettent en effet l’accent sur le déploiement d’outils permettant une analyse plus fine des données, mais aussi de meilleures prévisions financières dans un contexte économique, voire sectoriel, incertain. Ces dispositifs visent notamment à optimiser la gestion du cash et à diminuer encore les coûts. Dans cette perspective, certains groupes cherchent à harmoniser leurs systèmes d’information, ainsi qu’à dématérialiser leurs factures. En parallèle, certaines sociétés vont devoir également se concentrer sur l’intégration des acquisitions qu’elles ont réalisées en 2018. Toutes ces transformations amènent les directeurs financiers à renforcer leurs équipes, notamment en matière de contrôle de gestion. Un enjeu important dans une période où les directions financières peinent à attirer les candidats.

Anaïs Trebaul

Judith Hartmann, directrice générale adjointe, en charge des finances et des BUs Royaume-Uni et Amérique du Nord, Engie

  • Secteur d’activité : énergie
  • Chiffre d’affaires 2017 : 65 milliards d’euros (les résultats 2018 seront publiés le 28 février)

1 - Les chantiers de l'année

Sur le volet business, nous avons finalisé le plan lancé en 2016. Nous avons augmenté notre profitabilité et notre croissance, grâce à une politique d’investissements centrée sur les secteurs à rentabilité et à croissance élevée (solutions clients, production d’électricité peu émettrice de CO2 et infrastructures) et des cessions dans les domaines à plus faible croissance pour près de 15 milliards d’euros.

Sur le volet transformation de la fonction finance, au sein de la direction financière, et en étroite collaboration avec notre DSI, nous sommes en train de déployer un nouveau système informatique au sein du groupe. En effet, nous disposions d’une centaine d’ERP (progiciel de gestion intégré) comptables différents au sein de nos filiales. Nous avons donc défini une comptabilité analytique et des processus communs à l’ensemble du groupe et choisi un nouvel outil unique et moderne. Nous sommes actuellement en cours de déploiement de ce nouveau système au sein du groupe.

De plus, nous allons continuer à déployer les Engie Finance Awards, que nous avons lancés il y a deux ans pour encourager et valoriser l’innovation au sein de la communauté financière du groupe. Les projets les plus innovants (montage de financements complexes aux Etats-Unis, mise en place d’un robot comptable, plateforme financière numérique…) sont soumis à un jury (composé d’internes mais aussi d’experts financiers externes), puis donnent lieu à une remise de prix lors d’une soirée spéciale. Cet événement donne une grande visibilité aux nombreuses innovations réalisées au sein de la filière Finance, qui est composée de 5 000 financiers à travers le monde. Nous constatons qu’il génère une motivation tous les ans plus importante au sein des équipes.

2 - Les perspectives sectorielles

Nous profitons d’une tendance de fond très positive dans les domaines de la décarbonisation et de la production d’énergies renouvelables décentralisées.

Par ailleurs, nous allons continuer à nous distinguer dans l’accompagnement de nos clients dans leur transition énergétique, en leur proposant des solutions permettant, notamment, d’améliorer leur efficacité énergétique ou en produisant leur propre énergie renouvelable.

Enfin, nous développons des solutions digitales visant à améliorer la performance des outils de production énergétique, mais surtout des installations, bâtiments ou villes de nos clients.

A.T.

Olivier Buquen, directeur financier, Chargeurs

  • Secteur d’activité : industrie
  • Chiffre d’affaires 2018 :supérieur à 600 millions d’euros pro-forma en année pleine (chiffre d’affaires publié le 30 janvier)1 - Les chantiers de l'année

1 - Les chantiers de l'année

L’ambition du groupe est de franchir le seuil d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires d’ici fin 2021, avec une rentabilité encore plus haute, grâce à une discipline opérationnelle élevée, une solide génération de cash et une puissance financière inédite.

En 2018, nous avons réalisé deux acquisitions venant renforcer nos positions de leadership mondial. C’est plus de 80 millions d’euros de chiffre d’affaires rentable additionnel, avec une marge relutive ; et nous comptons accélérer encore notre stratégie de croissance externe. Nous avons investi 20 millions d’euros dans une ligne de production à la pointe de l’innovation, opérationnelle à la mi-2019. Afin de financer notre croissance, nous avons levé fin 2018 un financement bancaire inédit de 230 millions d’euros, dans d’excellentes conditions et sans covenant de levier, qui pourrait être complété en 2019 par d’autres financements selon nos besoins. Nous avons en outre centralisé nos contrats d’affacturage européens afin de les optimiser et les sortir de notre bilan.

En 2019, nous voulons par ailleurs améliorer certains outils et processus. Nous allons notamment optimiser notre contrôle interne cette année afin de le rendre plus efficace. Nous allons aussi mettre en place un système de cash pooling centralisé, au niveau européen dans un premier temps, qui pourra être étendu à d’autres pays ensuite. De plus, nous allons étendre la dématérialisation de nos factures et de nos notes de frais au sein du groupe. Enfin, nous comptons renforcer nos relations avec nos investisseurs et les analystes financiers, en multipliant nos rencontres avec eux.

2 - Les perspectives sectorielles

Chargeurs est présent dans quatre métiers : les films de protection temporaire de surfaces, les textiles techniques pour le luxe et la mode, la fonctionnalisation de textiles techniques et la communication visuelle, et le négoce de laine haut de gamme. Nos métiers bénéficient de positions de leaders mondiaux, notre ambition est d’en faire des «iconic champions» dans des marchés portés par des perspectives de croissance à moyen et long terme.

A.T.

Louis Guyot, directeur administratif et financier, Elis

  • Secteur d’activité : blanchisserie industrielle, location-entretien de vêtements de travail et d’équipement d’hygiène
  • Chiffre d’affaires : environ 3,1 milliards d’euros

1 - Les chantiers de l'année

 Au cours de l’année 2018, Elis Group a poursuivi l’intégration de son ancien concurrent britannique Berendsen, après son rachat pour 2,5 milliards d’euros environ. Une opération qui a donné lieu à de nombreux chantiers, comme la mise en place d’un cash-pooling centralisateur, l’harmonisation et l’expansion des dispositifs de contrôle interne, et la création de synergies via la restructuration de l’ensemble des directions, y compris dans les fonctions financières. L’année 2019 sera en partie dédiée à la poursuite de ces travaux. L’intégration de Berendsen se traduira également, dans les prochains mois, par la mise en œuvre de chantiers de modernisation et d’extension des outils de production de l’entreprise. En conséquence de quoi le montant de nos investissements augmentera pour environ 2 % de notre chiffre d’affaires d’ici décembre. En 2020, nous reviendrons à un ratio investissements/chiffre d’affaires normatif.

Au cours des douze prochains mois, nous réaliserons, comme chaque année, des acquisitions de taille modérée, dans la limite habituelle de 50 à 100 millions d’euros de chiffre d’affaires. Cette stratégie de croissance externe s’est d’ailleurs matérialisée dès le début de l’année, avec le rachat de Curantex en Allemagne et d’A-Vask au Danemark.

Par ailleurs, après avoir contracté un prêt relais de 1,9 milliard d’euros en 2017 pour financer le rachat de Berendsen, et l’avoir remboursé, notamment au moyen d’une émission obligataire et d’un crédit syndiqué, nous renégocierons les termes de certains de nos financements actuels et en solliciterons de nouveaux dans le but d’optimiser notre profil d’endettement. Cela devrait nous permettre de poursuivre notre politique d’acquisitions et d’investissement.

Enfin, cette année sera consacrée à la sensibilisation des équipes de direction de nos usines au pilotage du cash, afin que l’ensemble de nos opérationnels s’impliquent dans cette optimisation, et plus uniquement les responsables financiers.

2 - Les perspectives sectorielles

Les marchés sur lesquels évolue Elis étant très diversifiés (hôtellerie, santé, industrie, commerce et services), le groupe est doté d’un profil peu cyclique, ce qui lui garantit un revenu d’activité relativement stable. Le ralentissement annoncé de la croissance mondiale nous inquiète peu, car nous disposons de débouchés commerciaux nombreux et sommes implantés dans 28 pays. En revanche, pour répondre aux exigences de qualité croissantes de notre clientèle, l’accent doit être mis aujourd’hui sur l’amélioration du suivi et de l’expérience client, un défi que doit d’ailleurs relever l’ensemble de nos concurrents.

T.F.

Thomas Cecconello, directeur administratif et finance, Coyote

  • Secteur d’activité : logiciels de mobilité
  • Chiffre d’affaires 2018 : 130 millions d’euros environ

1 - Les chantiers de l'année

Après nous être notamment attelés au financement de notre stratégie de diversification en 2018, nous allons pouvoir nous focaliser cette année sur d’autres chantiers structurants. Le premier est d’ordre informatique. En ce qui concerne notre activité historique (production et commercialisation d’assistants à la conduite auprès de la clientèle de particuliers), nous nous appuyons depuis plusieurs années, au niveau de la direction administrative et financière, sur de nombreux outils. Afin d’être également présent sur le compartiment de clientèle «entreprises et professionnels», Coyote a acquis il y a un an la société Traqueur, laquelle s’appuyait sur d’autres outils. L’harmonisation et la convergence des systèmes d’information au sein du groupe sera donc au cœur de nos priorités en 2019. Nous allons en parallèle poursuivre nos efforts de digitalisation pour diminuer les tâches répétitives et chronophages effectuées par les équipes financières.

A cela va enfin s’ajouter la mise en place d’outils de «data visualisation» pour permettre aux autres directions de trouver rapidement les chiffres dont ils ont besoin. Cette démarche s’inscrit dans la refonte de nos indicateurs financiers (KPI), devenue nécessaire à la suite de notre diversification sur le marché du B2B. Pour y parvenir, nous prévoyons de renforcer nos effectifs – la direction administrative et financière compte actuellement 22 personnes –, avec par exemple l’arrivée de contrôleurs de gestion.

En outre, nous allons mettre en œuvre des projets liés à la monétique. Nous souhaitons en effet améliorer le parcours de paiement de nos clients sur le site marchand et proposer à notre clientèle européenne de pouvoir régler ses achats avec le moyen de paiement souhaité – les usages sont encore très différents d’un pays à l’autre. Dans ce domaine, nous allons également nous préparer à l’entrée en vigueur, en septembre 2019, de nouvelles dispositions de la directive européenne révisée sur les services de paiement (DSP 2), qui visent à rendre plus sûrs les paiements en ligne et en magasin – Coyote exploite une vingtaine de points de vente Coyote Store.

2 - Les perspectives sectorielles

Dans la continuité des exercices précédents, l’activité à destination des particuliers devrait enregistrer une année 2019 en croissance. Cette dynamique est favorisée par l’évolution permanente de la réglementation routière (notamment les limitations de vitesse) et du trafic dans la plupart des pays, qui amène une proportion toujours plus importante d’automobilistes à vouloir accéder à une information fiable via des boîtiers dédiés. Nos perspectives s’annoncent d’autant plus porteuses que nous sommes présents depuis 2018 sur le marché des entreprises et des professionnels, une clientèle dont les besoins (systèmes de protection des véhicules en cas de vol, analyse du comportement de la flotte en matière par exemple de kilométrage et de CO2 rejeté…) sont en forte augmentation.

A.L.

Christophe Clerc, vice-président exécutif, direction financière, RH et juridique, Delfingen

  • Secteur d’activité : équipementier automobile
  • Chiffre d’affaires 2018 : 215 millions d’euros

1 - Les chantiers de l’année

Après une année 2018 très centrée sur le renforcement de notre direction financière – nous avons recruté trois personnes supplémentaires, ce qui porte désormais notre équipe à 10 – ainsi que sur le déploiement de nouveaux financements – nous avons mis en place une dette in fine de type Euro-PP et des facilités bancaires pour un montant total de 80 millions d’euros – nous allons nous concentrer en 2019 sur notre digitalisation. En effet, nous allons déployer un nouvel outil financier à l’échelle mondiale. Etant implantés dans 21 pays, nous disposons pour l’instant de systèmes hétérogènes que nous souhaitons homogénéiser. De plus, nous allons également développer cette année nos fonctionnalités informatiques avec des outils permettant de traiter et d’analyser plus finement les données. Pour ce faire, la direction financière va travailler conjointement avec la direction informatique. D’ici à 2021, nous avons pour objectif que nos outils permettent davantage d’automatisation, offrent plus d’aides à la décision, et que nos données soient plus sécurisées.

Par ailleurs, nous serons comme toujours à l’écoute des opportunités d’acquisition dans notre secteur.

2 - Les perspectives sectorielles

Nous faisons face à d’importants changements dans notre secteur et de ce fait, à beaucoup d’incertitudes. L’essor des véhicules connectés, les changements de motorisation vers des systèmes moins polluants changent les besoins des constructeurs en matière d’équipement automobile. De plus, avec environ 98 % de notre chiffre d’affaires réalisé à l’étranger, ces incertitudes sont accrues par la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis, ainsi que par les discussions à propos du Brexit. Il est donc impératif de déployer de nouveaux outils d’aide à la décision.

Néanmoins, notre environnement de marché est également plein d’opportunités compte tenu de notre positionnement sur la protection des câblages électriques.

A.T.

Thomas Baumgartner, directeur administratif et financier, Mersen

  • Secteur d’activité : équipements électroniques
  • Chiffre d’affaires 2018 (consensus) : 850 millions d’euros

1 – Les chantiers de l’année

L’année 2018 a été marquée par le lancement d’un chantier d’excellence financière dont nous allons poursuivre les travaux en 2019. Ce chantier s’articule autour de quatre axes. Le premier correspond au développement des compétences : nous allons par exemple développer des formations en ligne et du coaching pour nos financiers. Ensuite, nous avons souhaité favoriser l’échange de connaissances, que ce soit en formant des non-financiers à la finance, ou en se déplaçant chez des confrères afin que nous partagions des bonnes pratiques. Le troisième axe concerne le management des risques et de la compliance. Nous avons structuré une direction de la compliance qui a ouvert beaucoup de chantiers à poursuivre sur 2019. S’agissant des risques, nous avions depuis longtemps conçu des cartographies et des plans d’action à l’échelle de Mersen. Nous allons progressivement étendre ce processus à tous les sites importants du groupe. Enfin, le dernier axe de ce chantier vise à renforcer notre efficacité. Nous travaillons en particulier sur l’amélioration de nos interfaces informatiques. Après avoir finalisé la dématérialisation de nos opérations de change en 2018, nous allons poursuivre la mise en place de la dématérialisation de nos factures. Nous allons aussi revoir notre système d’ERP afin d’améliorer la pertinence des données par rapport aux enjeux des métiers et d’en faciliter la maintenance et les mises à jour par la centralisation de certains domaines.

En dehors de ce chantier, nous avons prévu, conjointement avec différentes directions du groupe, de travailler sur le contenu de notre information extra-financière avec l’élaboration d’un reporting intégré. Nous souhaitons mettre l’accent sur notre modèle d’affaires, c’est-à-dire l’origine de la valeur ajoutée de nos activités et son partage entre les différentes parties prenantes. Enfin, nous allons devoir nous poser la question du refinancement d’une tranche de notre USPP de 37,2 millions d’euros qui arrivera à échéance en novembre.

2 – Les perspectives sectorielles

Nous concevons des matériaux, en particulier des pièces en graphite, et des systèmes électriques à destination notamment de l’électronique, du photovoltaïque ou encore du stockage d’énergie. Ces secteurs bénéficient de belles perspectives, ce qui a d’ailleurs permis de voir notre croissance organique progresser fortement depuis deux ans.

A.T.

Sylvain Bechet, directeur financier groupe, GL events

  • Secteurs d’activité : événementiel
  • Chiffre d’affaires 2018 : 1,041 milliard d’euros

1 - Les chantiers de l'année

L’année 2018 a été particulièrement marquée sur le plan financier par notre augmentation de capital de 105 millions d’euros, qui avait pour objectif de financer l’accélération du développement de notre groupe en Chine, avec notamment l’acquisition de 51 % de l’aménageur de salons ZZX. En 2019, nous allons d’abord nous concentrer sur la finalisation de nos acquisitions du pôle Exhibition dans cette zone. Nous sommes en train de recruter un directeur financier pour notre implantation en Chine afin de constituer une petite équipe de deux ou trois personnes.

En matière de recrutement, nous réfléchissons également à renforcer le département contrôle de gestion opérationnel de notre activité de gestion de sites événementiels GL events Venues. En effet, le nombre de sites de cette dernière a récemment augmenté, et nous voulons optimiser son modèle de gestion.

Par ailleurs, nous allons continuer à travailler sur la réduction de nos coûts, en améliorant notamment la rotation de nos actifs. En effet, depuis l’an dernier, nous essayons de réutiliser davantage les actifs dont nous disposons pour les événements que nous organisons dans différents endroits du monde. De plus, nous sommes également en train de travailler sur l’amélioration de nos ressources en fonds de roulement (RFR), en révisant notre rythme de facturation afin d’optimiser nos encaissements et nos décaissements. Nous réfléchissons également au renforcement de notre pôle Recouvrement, ainsi qu’à la mise en place d’un logiciel dédié, avec une analyse plus prédictive de ces flux.

Enfin, nous allons poursuivre l’harmonisation de nos systèmes d’information et le déploiement de notre outil de gestion SAP. En effet, du fait notamment de notre croissance externe, seuls environ 60 % du groupe sont pour l’instant couverts par ce logiciel.

2 - Les perspectives sectorielles

La croissance de l’événementiel suit l’évolution du PIB en Europe. Ailleurs, en Chine en particulier, la croissance de cette activité dépasse celle du PIB puisque de plus en plus d’événements sont créés.

Enfin, les entreprises du secteur poursuivent leur mouvement de consolidation. En 2018, nous avons ainsi assisté au rachat du numéro trois mondial, Informa, par le numéro deux, UBM.

A.T.

Delphine Lable, directeur administratif et financier et DRH groupe, Waycom

  • Secteur d’activité : télécom
  • Chiffre d’affaires 2018 : 27 millions d’euros

1 - Les chantiers de l’année

Le projet «Waycom 2020» est un projet de transformation de la fonction Finance et RH pour accompagner la croissance du Groupe Waycom. Ce projet consiste à légitimer le rôle des fonctions expertes, mais également à structurer et à prioriser les différents chantiers à mener pour atteindre nos objectifs tant quantitatifs que qualitatifs. Plus de 130 chantiers ont été recensés pour construire la stratégie 2018-2020. Les réalisations phares de cette année sont : la mise en place d’un reporting mensuel permettant de mieux piloter l’activité, la mise en place d’un outil de dématérialisation des factures fournisseurs, l’automatisation des flux intra-groupe, la mise en place de cash-flows hebdomadaires et mensuels, le renforcement de l’équipe Finance et RH, notamment par le recrutement d’un contrôleur de gestion. Les objectifs du plan vont se poursuivre en 2019.

Pour ce faire, nous allons d’abord mettre en place une comptabilité analytique afin d’avoir une meilleure vision de notre activité par pôle et par métier. Nous allons également réfléchir à la mise en place d’un logiciel de consolidation compte tenu que nous avons ouvert une filiale au Canada en juin 2018. Un module de gestion des stocks doit également être implémenté au sein de notre SI.

La tournée des RH de 2019 va commencer à partir du mois de février 2019 pour aller à la rencontre des 140 collaborateurs de Waycom. Enfin, un plan de formation va être déployé à partir du 2e trimestre 2019 pour renforcer les compétences «métier» de chacun.

2 - Les perspectives sectorielles

Le marché des télécoms est en constance évolution, avec des enjeux majeurs tels que l’arrivée de la 5G ou l’accès au haut débit partout en France. Les perspectives sectorielles pour nous reposent sur plusieurs événements, notamment l’ouverture du réseau fibre mutualité Fiber to the Home (FTTH) en avril 2018 qui a permis aux opérateurs tels que Waycom de proposer à ses clients une connexion très haut débit en mode CaaS (Connectivity as a Service). De plus, avec la fin du RTC (réseau téléphonique commuté) à l’horizon 2020, les entreprises vont devoir anticiper et trouver une alternative. En tant qu’opérateur télécoms, hébergeur et intégrateur, l’enjeu est d’accompagner les entreprises sur des solutions IP.

A.T.

Charles-Antoine Blanc, directeur financier, Paprec

  • Secteur d’activité : recyclage
  • Chiffre d’affaires 2018 : 1,5 milliard d’euros

1 - Les chantiers de l'année

Le groupe Paprec sort d’une phase de croissance très importante. En six ans, sa taille a doublé, passant de 700 millions d’euros de chiffre d’affaires à 1,5 milliard d’euros et de 4 500 salariés à 8 500 salariés. Cela s’explique à la fois par la conquête de nouveaux clients mais aussi par des opérations de croissance externe significatives. En effet, en 2017, le groupe a acquis la société Coved en 2017 (350 millions d’euros de chiffre d’affaires et 3 000 salariés) ainsi que deux autres entités en 2018 : Ikos environnement et Deroo (350 salariés pour 70 millions d’euros de chiffre d’affaires à elles deux). Ces opérations nous ont amenés à mettre en place, en mars 2018, un financement d’un milliard d’euros (réparti entre une émission d’obligations vertes de 800 et un crédit de 200 millions financés principalement par des banques françaises) pour assurer les futurs besoins en développement du groupe. Pour 2019, nos priorités sont multiples. D’abord, nous devons poursuivre la bonne intégration de ces sociétés dans le groupe. La mise en place d’outils communs entre les différentes entités devrait ainsi nous permettre d’harmoniser le suivi du pilotage de la performance. Ensuite, nous devons nous concentrer sur l’augmentation de la profitabilité du nouveau périmètre constitué suite à ces acquisitions.

2 - Les perspectives sectorielles

Si le recyclage ne représente aujourd’hui qu’une part minoritaire du traitement des déchets en France, le reste étant enfoui ou incinéré, notre secteur bénéficie des modifications réglementaires, notamment depuis la loi sur la transition énergétique de 2015, qui donnent notamment la priorité au recyclage. Toutefois, nous devons rester vigilants car nous pouvons rencontrer des difficultés sur l’évolution des normes en matière d’enfouissement. Par exemple, une circulaire des douanes de juillet 2018 sur la TGAP (taxe générale sur les activités polluantes) a instauré une taxe pour les déchets jugés non conformes. L’intention de cette norme est bonne car elle accélère la transition vers davantage de recyclage pour valoriser le plus possible le déchet, et réduit les capacités d’enfouissement en France. Elle aurait néanmoins mérité plus de concertation et de réflexion avec les professionnels du secteur. En effet, si les capacités d’enfouissement diminuent, la production de déchets reste quant à elle toujours la même. Or, en tant que professionnel du traitement des déchets, nous ne sommes pas en capacité de stocker dans nos usines des déchets ultimes (non valorisables) qui ne pourront plus être enfouis. Il est donc très important pour nous de poursuivre le dialogue avec les autorités compétentes.

A.M.

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