Encouragés par leur top management, ou de leur propre initiative, les cadres de directions financières et de cabinets d’audit sont de plus en plus nombreux à adhérer à des associations professionnelles. Cette démarche leur permet non seulement d’élargir leur réseau personnel mais aussi de se tenir informés des dernières tendances dans leur domaine.
Les associations professionnelles de financiers ont le vent en poupe. Plusieurs dizaines de nouveaux adhérents ont rejoint depuis un an l’Association pour le management des risques et des assurances de l’entreprise (AMRAE, près de 1 100 membres), une centaine pour l’Association française des trésoriers d’entreprise (AFTE, 1 500 adhérents), presque autant à l’Association nationale des directeurs financiers et de contrôle de gestion (DFCG, 2 905 membres)… «Le cru 2017 s’annonce très bon en termes de recrutements», se réjouit également le responsable adhésions d’une autre structure. Si le succès rencontré par ces associations est au rendez-vous, c’est parce que les cadres financiers qui les rejoignent trouvent dans cette démarche plusieurs bénéfices. «L’ouverture vers l’extérieur est un formidable accélérateur de carrière, confirme Grégory Sanson, directeur financier de Bonduelle. C’est la raison pour laquelle j’encourage l’ensemble de mes collaborateurs à adhérer à des associations.»
Un lieu d’échange de bonnes pratiques
L’un des principaux intérêts qu’ils y trouvent consiste en l’accès aux connaissances et à l’actualité sectorielle, que ce soit via la réception de newsletters et de guides pratiques ou via l’organisation de conférences.«En raison d’agendas le plus souvent chargés, il n’est pas toujours évident d’effectuer ce travail de veille de manière isolée, d’autant que les thématiques que nous traitons sont particulièrement techniques et complexes, témoigne Iris Ouaknine, associée au sein du cabinet d’audit et d’expertise BRSW, membre d’IMA France depuis le début de l’année. Grâce à cette adhésion, nous avons accès à ces “mises à jour”. Autre avantage, ces dernières sont délivrées par les meilleurs spécialistes de la matière.»
Au-delà de cette valeur ajoutée, c’est surtout le contact auprès de confrères et consœurs qui est jugé appréciable. Et ce à plusieurs titres. «D’abord, cela permet de développer un sentiment d’appartenance à une communauté professionnelle et d’échanger, ce qui est très important», signale Iris Ouaknine. Ensuite, ces rencontres sont l’occasion pour les cadres d’échanger soit sur leurs problématiques du quotidien, soit sur des chantiers qu’ils entendent déployer, soit encore sur des difficultés auxquelles ils peuvent être confrontés sur un sujet précis. De quoi in fine gagner en efficacité. «Si un collaborateur se pose une question, il est fort probable que des personnes au sein d’autres groupes se la soient déjà posée, indique Grégory Sanson. Dans ce contexte, le fait d’en discuter avec des homologues peut générer un gain de temps énorme.» Dans le cas de projets structurants, de tels retours d’expérience peuvent aussi permettre d’économiser… de l’argent. «En recherche permanente d’outils susceptibles d’alléger la charge de travail des équipes administratives, nous envisagions de mettre en place un logiciel capable de présaisir des informations contenues dans les factures, illustre Caroline Boullier, directrice financière et secrétaire générale de Capsum (société spécialisée dans l’encapsulation qui opère dans le secteur de la cosmétique) et adhérente à la DFCG. Or après en avoir discuté avec des confrères, nous nous sommes aperçus que son apport n’aurait été que partiel à notre échelle. A l’inverse, nous avons opté pour un logiciel de gestion des congés payés que m’avait recommandé un confrère, et celui-ci nous donne entière satisfaction.»
Un possible tremplin
Enfin, dernier intérêt, et non des moindres, la présence au sein d’associations est de nature à ouvrir des perspectives professionnelles. «Ces dernières constituent un espace de networking», souligne ainsi Iris Ouaknine. A ce titre, rien de mieux pour être informé d’un poste à pourvoir prochainement au sein d’un groupe, voire pour se faire repérer. «Le fait que l’AFTE s’adresse aux trésoriers n’empêche pas des directeurs financiers d’en être membres, apprécie un trésorier. Venu me rencontrer à l’issue d’un atelier proposé par l’association auquel je participais, l’un d’eux m’a alors proposé une offre d’emploi, avec à la clé un poste plus international, un champ d’intervention élargi et une progression salariale significative.» Un cas de figure loin d’être isolé d’après les chasseurs de têtes, pour qui le fait d’être membre d’une organisation reconnue peut être interprété par les recruteurs comme le fait que le candidat dispose d’un large réseau et d’une solide expérience. Un a priori positif sur lequel le collaborateur peut alors jouer durant le processus d’embauche.
Les comités informels se développent
L’élargissement du réseau professionnel et la faculté d’échanger sur des problématiques complexes font partie des principales raisons amenant des cadres financiers à rejoindre une association. Or certains parviennent à atteindre ces objectifs sans aller jusqu’à franchir ce pas. «Avant d’adhérer à la DFCG, j’avais l’habitude d’organiser une fois par mois un petit-déjeuner informel avec d’autres responsables financiers de PME, au cours duquel nous discutions de thématiques prédéfinies, explique Caroline Boullier, directrice financière et secrétaire générale de Capsum. Rassemblant initialement cinq à six autres directeurs financiers issus de mon réseau professionnel, ces rencontres avaient ensuite été progressivement ouvertes à d’autres homologues.»
Face à l’essor des réseaux sociaux, de telles initiatives ont tendance à se multiplier de manière dématérialisée, à travers la création de «groupes» ou de «forums». Une démarche parfois jugée plus efficace qu’une adhésion à une association. «Ma présence au sein de groupes sur LinkedIn me permet de discuter facilement avec des confrères, quels que soient le jour et l’heure, apprécie le directeur financier d’une PME. Or lorsque j’étais membre d’une association, il m’était difficile de dégager du temps pour assister aux manifestations programmées. En outre, en tant que nouvel adhérent, il m’a été compliqué d’intégrer certains cercles d’adhérents constitués depuis plusieurs années. Sur le web, à l’inverse, les frontières sont beaucoup plus poreuses.»