Comme chaque année, le printemps marque le début du recrutement de stagiaires. Toutes les fonctions de l’entreprise sont concernées et notamment la fonction finance. Le groupe Showroomprivé, qui compte un millier de collaborateurs, recherche activement deux stagiaires sur des missions contrôle de gestion, ainsi qu’un alternant. Air Liquide, dont la direction financière totalise une centaine de personnes, accueille chaque année une dizaine de stagiaires. Les offres portent sur toutes les fonctions : trésorerie, fusion-acquisition, comptabilité ou encore fiscalité. Chez Danone, les offres de stage sont également pléthoriques : « Nous recherchons des stagiaires en controlling, audit, M&A, ou encore en stratégie, expliquent les équipes HRBP & talent acquisition du groupe. Au-delà des compétences techniques, nous recherchons de futurs Danoners en lien avec nos valeurs qui ont envie de découvrir nos métiers en finance à travers nos différents sites et activités et apporter leur regard neuf. »

Des missions à forte densité

Pour ces candidats à une première expérience en direction financière, la fiche de poste est conséquente. « Pour un stage en contrôle de gestion, nous recherchons une personne à même de participer aux clôtures mensuelles et trimestrielles, capable de produire des indicateurs hebdomadaires sur le chiffre d’affaires, de contribuer à la préparation des “business review” sur des problématiques opérationnelles, de réaliser des analyses ponctuelles, de participer à l’optimisation et de mettre en place des outils de gestion, de reporting et de procédures, détaille Adrien Piacitelli, directeur des ressources humaines de Showroomprivé. Elle devra également être force de proposition, c’est-à-dire à même d’identifier des possibilités d’amélioration en mettant en place des plans d’actions. » Du côté d’Air Liquide, les compétences recherchées sont également plurielles. « Les stagiaires viennent en support pour un certain nombre de tâches, explique Jacques Molgo, directeur financier adjoint d’Air Liquide. Notre ambition est de mettre nos stagiaires en situation. C’est-à-dire qu’ils n’ont pas un rôle d’observateurs, mais d’acteurs : ils prennent la parole et présentent régulièrement leur travail aux équipes. Chaque stagiaire est accompagné par un manager. Cela peut notamment être pour nous l’occasion de tester un de nos collaborateurs sur une première expérience d’encadrement. »

Des parcours divers

Les grandes entreprises restent friandes de profils issus des grandes écoles de commerce : HEC, ESCP, Essec, Audencia ou encore l’EM Lyon restent dans le top des recherches, à condition que le stagiaire soit doté de la spécialisation finance d’entreprise et contrôle de gestion. Néanmoins, ces profils ne sont pas majoritaires dans les candidatures et d’autres écoles restent très appréciées, parmi lesquelles se trouvent Kedge Buisiness School, Neoma, ESC Rennes ou encore l’ESC Grenoble. « Nous ne sommes pas figés sur ces écoles, relève Adrien Piacitelli. Pour les stages en direction financière, nous regardons également les parcours universitaires et écoles d’ingénieur avec une spécialisation finance. » Air Liquide recrute au sein des grandes écoles, mais aussi au sein de formations plus spécifiques. « Il existe en France trois masters spécialisés trésorerie & financements : à Lille, Rennes et Paris (Paris I Panthéon-Sorbonne), explique Jacques Molgo. Il s’agit pour nous d’une filière professionnelle particulièrement intéressante et nous y effectuons plusieurs recrutements de stagiaires. » Il n’est pas rare non plus que les entreprises aillent chercher chez les stagiaires des compétences très spécifiques : « Nous avons actuellement un stage en fiscalité au sein de la direction financière pour lequel nous recherchons un profil d’étudiant en école d’avocats », souligne Jacques Molgo.

Des atouts à mettre en valeur par l’entreprise

Reste qu’à l’heure d’un intérêt déclinant de la part des jeunes générations pour les grands groupes, les entreprises se doivent de séduire les candidats. La recherche de sens est aujourd’hui une réalité. Selon la troisième édition du baromètre Macif – Fondation Jean Jaurès « Les jeunes et l’entreprise », un jeune sur deux rêve de rejoindre une entreprise française ou locale plutôt qu’une entreprise étrangère. Ils sont par ailleurs près d’un tiers à considérer que les entreprises doivent s’engager pour la préservation de l’environnement. « La recherche de sens au travail est un trait caractéristique de la jeune génération, note Jacques Molgo. J’ai souvenir d’un forum au cours duquel les étudiants nous posaient des questions : trois questions concernaient la finance et les 30 autres l’engagement d’Air Liquide. Nous avons la chance d’être une entreprise qui accompagne ses clients dans la décarbonation. Dès 2012, nous avons été l’une des premières à lancer une émission obligataire ISR puis plus récemment une émission verte. Ce type d’arguments pèse en faveur de la décision des candidats. » Les entreprises moins en vue cherchent également à se distinguer : « Nous avons conscience qu’une entreprise telle que Showroomprivé n’est peut-être pas le premier réflexe pour effectuer un stage en finance, admet Adrien Piacitelli. C’est la raison pour laquelle nous avons à cœur de donner à voir à nos stagiaires l’étendue des missions qui leur seront confiées. Les stages que nous proposons impliquent de l’impact et de l’exposition. Nos stagiaires en finance sont à l’interface de toutes les fonctions et sont proches du business de l’entreprise. »

Si tous les stages ne débouchent pas sur un poste, les entreprises cherchent à fidéliser les stagiaires. « Avant même la fin de leur stage, nous mettons en place un rendez-vous RH afin d’étudier les opportunités au sein du groupe », explique Jacques Molgo. Lorsque le stagiaire poursuit sa carrière professionnelle en dehors du groupe, le lien n’est pas pour autant rompu. Les réseaux sociaux professionnels permettent de donner des nouvelles et de contacter le talent en direct pour répondre à des opportunités futures.