Les volumes des transactions sur le marché secondaire ont augmenté, bien aidés par un contexte de marché stabilisé, un besoin persistant de liquidités de la part des LPs en raison du ralentissement des distributions, et par la convergence des attentes des acheteurs et des vendeurs en matière de valorisation. Toutefois, le rétrécissement des spreads acheteur-vendeur n’est pas, en soi, un indicateur fiable de la valeur. Ainsi, à l’avenir, où les investisseurs pourront-ils trouver les meilleures opportunités sur le marché secondaire ?
POINTS CLÉS
-
Une année 2024 exceptionnelle se profile à l’horizon pour le marché secondaire du private equity, dans un contexte où le portefeuille de nouvelles opérations et l’offre de transactions devraient atteindre leurs niveaux les plus élevés depuis des années. En cause : la relative atténuation des inquiétudes d’ordre macroéconomique, la stabilisation des niveaux des prix et les besoins de liquidités des investisseurs.
-
Les moteurs de l’offre de transactions à l’initiative des GPs restent inchangés, car ces derniers doivent chercher d’autres moyens de générer des liquidités pour les LPs, offrant ainsi des opportunités d’exposition à des actifs de prestige (« trophy assets ») présentant un profil risque-rendement attractif, à des valorisations faussées au profit des acheteurs.
-
La concurrence est moins forte sur le segment des petites capitalisations du marché secondaire, car de nombreux fonds se sont tournés vers des opérations concernant des niveaux de capitalisation plus importants. Flexstone est restée fidèle à son ADN d’origine, avec des fonds et des entreprises de plus petite taille, ce qui permet une approche d’investissement extrêmement sélective et rigoureuse.
Les volumes pourraient atteindre un nouveau record sur le marché secondaire
Au premier semestre 2023, les volumes de transactions ne semblaient guère prometteurs, car ils continuaient d’être affectés par un spread acheteur-vendeur obstinément élevé. Le volume total est ressorti à un niveau décevant de 41 milliards $, soit une baisse d’environ 20 % par rapport à la même période en 2022. Toutefois, durant l’année, les niveaux de prix moyens se sont stabilisés et ont légèrement rebondi par rapport à leurs niveaux de 2022, les plus bas depuis une décennie. Conjugué à la diminution du spread acheteur-vendeur, ce phénomène a redonné confiance aux acteurs du marché et a déclenché une forte augmentation des conclusions de transactions sur le marché secondaire.
« Au premier semestre 2023, les turbulences dues à la guerre en Ukraine et les effets inflationnistes qui l’accompagnent ont commencé à s’atténuer », explique Kristof Van Overloop, Managing Director chez Flexstone Partners. Les bonnes performances des actions cotées tout au long de l’année 2023 ont contribué à soutenir les niveaux de prix du marché secondaire et ont attiré de plus en plus de vendeurs sur le marché. Selon Lazard, les ventes des investisseurs en quête de liquidité ont été multipliées par quatre en 2023, ce qui souligne la persistance de leurs besoins de liquidité dans un contexte où les volumes de sortie et les distributions de dividendes ont considérablement ralenti.
Flexstone, une société affiliée de Natixis Investment Managers et spécialiste des opérations de rachat sur le segment inférieur du marché intermédiaire, estime que le volume des transactions sur ce marché devrait augmenter au second semestre 2023 pour atteindre entre 65 et 70 milliards $, et que le volume pour l’ensemble de l’exercice devrait dépasser 110 voire 120 milliards $. Cela constitue une progression par rapport à 2022 (103 milliards $).
Et quelles sont les prévisions de Flexstone pour 2024 ? « Les intermédiaires ont tous fait état de carnets de commandes déjà bien remplis, avec un pipeline d’offres de nouvelles transactions à son plus haut niveau depuis plusieurs années », indique Kristof Van Overloop. « Il est donc tout à fait possible que 2024 soit une année exceptionnelle ». L’activité frénétique des intermédiaires repose en partie sur des perspectives macroéconomiques plus stables, sur les attentes du marché selon lesquelles les taux ont atteint leur niveau maximum et devraient baisser durant l’année, et sur les répercussions de la stabilisation des niveaux de prix.
Kristof Van Overloop ajoute : « Nous travaillons actuellement sur un certain nombre de projets sur le marché intermédiaire et certains vendeurs nous semblent particulièrement motivés ». Alors que le spread acheteur-vendeur était proche de 10 points de pourcentage l’année dernière, il a chuté depuis à 3–4 %, ce qui a permis de conclure davantage de transactions. « De nombreux vendeurs potentiels ont tâté le terrain l’année dernière. Mais avec le temps et des dividendes résolument bas, ils sont désormais désireux de vendre sur le marché secondaire afin de générer les liquidités dont ils ont grand besoin ».