Après le repli du marché obligataire en 2021, les valorisations semblent plus attrayantes dans un environnement où les hausses de taux d’intérêt sont sans doute déjà prises en compte.
Normalisation de l’inflation
Alors que la Fed a décidé d’accélérer son « tapering », les marchés avancent leurs anticipations de hausse des taux d’intérêt aux États-Unis et nous restons optimistes quant aux perspectives en matière d’inflation. La tendance à une inflation élevée pourrait bien se poursuivre au cours des prochains mois pour atteindre, dans certains cas, le point haut de ces dernières décennies mais nous continuons de penser qu’elle n’est pas durable et reste transitoire, même si elle dure plus longtemps que prévu.
Dans un premier temps, ce sont les effets de base (en glissement annuel) qui se sont manifestés, les prix du pétrole et des autres matières premières qui ont fortement rebondi par rapport aux niveaux déprimés de 2020. Les chocs d’offre ont sans doute apporté une contribution haussière inattendue à l’inflation compte tenu des différents confinements dans le monde, lesquels se poursuivaient encore fin 2021 à cause des nouveaux variants. À l’autre extrémité du spectre, la demande a été forte compte tenu de la réouverture des économies, des volumes d’épargne accumulés, des mesures de relance budgétaire et du glissement de la demande en faveur des services et au détriment des biens d’équipement, autant de facteurs qui ont contribué à la forte hausse de l’inflation. Toutefois, on observe déjà le déclin d’un certain nombre de ces effets secondaires de l’offre et de la demande.
Pour nous, les impacts déflationnistes à plus long terme des trois moteurs bien identifiés que sont la globalisation, le vieillissement des populations et l’automatisation/la technologie (ce dernier ayant été considérablement renforcé par la pandémie) devraient continuer à jouer sur l’inflation au cours des prochaines années, ramenant celle-ci à un niveau « normalisé » de 2 % à l’échelle mondiale, en ligne avec l’objectif des banques centrales, objectif qu’elles ont souvent peiné à atteindre depuis la crise financière de 2008. Cette « normalisation » vers un contexte inflationniste beaucoup moins marqué que celui auquel nous sommes habitués depuis la pandémie entrainera très probablement de la volatilité sur les marchés au cours des prochains mois.