Les rapports financiers pour l’exercice 2022 sont désormais pour l’essentiel publiés. Pour les sociétés financées sur les marchés qui consolident leurs comptes aux normes IFRS, il s’agit de la première remise complète au nouveau format digital unique européen (ESEF, European single electronic format). Au-delà de l’obligation de conformité, quel usage peuvent en faire les analystes, et quelles perspectives sont à considérer par les émetteurs pour tirer parti de ce nouveau format ?
Restitution suite à la conférence menée avec l’APDC.
1. Les états primaires et désormais les notes annexes
Ayant bénéficié d’une année de report optionnel, les émetteurs français ont produit leur deuxième publication obligatoire au format électronique imposé par le règlement ESEF, cette fois en version complète, comprenant – pour faciliter l’accès digital aux données – un balisage électronique détaillé des états financiers primaires et un macrobalisage des notes annexes. Bien que le degré de balisage attendu par le régulateur sur cette seconde partie soit différent, le mapping des annexes en mode « block tagging » s’est avéré tout autant voire plus consommateur de temps et d’énergie.
Si l’exercice initial avait pu sembler très simple, les recommandations et exemples publiés tardivement par l’ESMA au mois d’août 2022 ont rebattu les cartes, sans pour autant apporter de réponses éclairantes sur les modalités et sur l’objectif poursuivi. Sont ainsi apparues les notions de multibalisage, d’imbrication et de hiérarchie qu’il a fallu assimiler et mettre en œuvre dans un temps court.
2. Un travail additionnel pour publier
Pour la très grande majorité des émetteurs, le rapport financier n’est pas encore construit nativement en digital ESEF, mais souvent préparé au format PDF. La conversion et l’ajout de balises électroniques issues du dictionnaire (appelé « taxonomie » dans le jargon ESEF) ou construites sur mesure (par « extension ») constituent une brique additionnelle à la chaîne de construction déjà complexe du document d’enregistrement universel. Cela implique des ressources additionnelles, de nouveaux intervenants et outils ainsi que des travaux d’audit dédiés. Bref, une brique complémentaire, c’est plus de temps et de sources d’erreurs.