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BSPCE et PEA : une semi-victoire ?

Publié le 25 mars 2024 à 8h30

Altitude Avocats    Temps de lecture 4 minutes

Saisi d’un recours pour excès de pouvoir, le Conseil d’Etat (1) annule la doctrine administrative qui exclut de l’éligibilité au PEA les titres souscrits en exercice de BSPCE. Cette faculté désormais reconnue aux contribuables laisse cependant planner des doutes sur la pleine applicabilité du régime de faveur du PEA aux gains tirés d’une cession de telles actions.

Par Eric Ginter, avocat associé, et Eric Chartier, avocat associé, Altitude Avocats

Les BSPCE sont un mécanisme bien connu d’intéressement à l’attention des dirigeants et des cadres de PME. Ces bons offrent à leur bénéficiaire la faculté d’acquérir, à une date déterminée, des actions de la société à un prix fixé par avance (et donc généralement plus faible que leur valeur réelle). Ces bons sont accordés gratuitement.

Les bénéficiaires concernés sont donc amenés à constater plusieurs gains : un gain d’attribution (valeur du bon), un gain d’exercice (économie réalisée par l’acquisition des actions à un prix plus faible que leur valeur réelle), et le cas échéant un gain de cession (accroissement de valeur depuis l’achat). Sur le plan fiscal, les deux premiers gains devraient avoir la nature d’un avantage salarial, seul le dernier gain relevant naturellement du régime des plus-values. Pour autant, sous réserve que certaines conditions soient remplies, la partie du gain qui présente la nature d’un salaire est taxable de la même façon qu’une plus-value : c’est tout l’avantage de ce mécanisme.

Est-il possible d’optimiser encore ce dispositif en y ajoutant les effets du PEA, qui permet une exonération entière de plus-value si le plan a plus de cinq ans ?

On sait que la réglementation relative au PEA interdit d’y loger des bons de souscription (et donc, par définition, des BSPCE qui n’en sont qu’une déclinaison)2. En revanche, aucune précision n’est donnée sur l’interdiction éventuelle de souscrire, au travers du compte espèce du PEA, les titres auxquels donnent droit ces bons : si la législation écarte certains titres relevant d’un régime fiscal de faveur (stock-option, par exemple), ou dont la souscription a ouvert droit à un crédit d’impôt, rien n’est dit à propos des titres issus de l’exercice de BSPCE3.

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