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Directive 2019/2121

Cadre harmonisé pour les opérations de mobilité transfrontalière : entre volonté de souplesse et contraintes pratiques

Publié le 16 avril 2020 à 11h17    Mis à jour le 20 avril 2020 à 14h51

Par Laurence Cuillier et Justine Pfeiffer

La directive (UE) 2019/2121 du 27 novembre 2019 modifiant la directive (UE) 2017/1132 s’agissant des transformations, fusions et scissions transfrontalières, publiée au JOUE le 12 décembre 2019, est entrée en vigueur le 1er janvier 2020. Elle introduit un nouveau corps de règles visant à encadrer les opérations de transfert de siège transfrontalier et les scissions transfrontalières et modernise certaines dispositions applicables aux fusions transfrontalières de manière à aboutir à un cadre commun et simplifié de mobilité transfrontalière européenne.

Par Laurence Cuillier, avocat associé, et Justine Pfeiffer, avocat, Rödl & Partner

 

1. Aboutissement attendu d’un cadre harmonisé pour les opérations de mobilité transfrontalière

Avant la publication de la directive (UE) 2019/2121, seules les fusions transfrontalières faisaient l’objet d’une directive(1) et les dispositions existantes relatives aux transferts transfrontaliers ne visaient que les sociétés européennes(2). L’absence de textes réglementant les opérations de mobilité transfrontalière dans leur ensemble semblait de plus en plus entrer en dissonance avec la jurisprudence de la CJUE, dont les décisions récentes semblaient encourager activement la réalisation de ce type d’opérations. Dans l’arrêt Polbud(3), la CJUE avait ainsi pu décider que le transfert du siège statutaire d’une société sans déplacement de son siège réel relevait de la liberté d’établissement protégée par les articles 49 et 54 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. Cette liberté reconnue de manière jurisprudentielle présente dès lors un avantage notable par rapport à la société européenne, dont le siège social et l’administration centrale ne peuvent être dissociés(4). 

Pointant dans ses considérants initiaux l’incertitude juridique et partant les obstacles à l’exercice de la liberté d’établissement résultant de l’absence de cadre applicable aux transformations et aux scissions transfrontalières(5), la nouvelle directive définit un corpus juridique attendu à la réalisation d’opérations de mobilité transfrontalière des sociétés sur le territoire de l’Union. 

Le dispositif est applicable aux opérations de fusions transfrontalières, aux opérations de scissions...

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