Depuis 2022, les épisodes de prix négatifs de l’électricité, traditionnellement observés en Europe du Nord, se multiplient en France et atteignent des niveaux records. Ceux-ci traduisent le besoin de flexibilité et de développer de nouveaux outils afin d’assurer l’équilibre du réseau.
Les prix négatifs de l’électricité résultent d’une surabondance de l’offre par rapport à la demande et viennent donc sanctionner un déséquilibre entre l’offre et la demande d’électricité (voir l’analyse de la Commission de régulation de l’énergie sur le phénomène des prix de l’électricité négatifs et recommandations relatives aux dispositifs de soutien aux énergies renouvelables du 26 novembre 2024).
Lorsque l’électricité est trop abondante (notamment en milieu de journée, illustrée par une courbe en cloche en raison de la production de l’énergie solaire), l’offre excède la demande dans des proportions telles que cela induit un effondrement des prix, se traduisant par l’apparition de prix négatifs sur le marché de gros de l’électricité.
Les dernières années ont montré que l’occurrence des prix négatifs sur le marché de gros devenait de plus en fréquente et que le niveau des prix négatifs était de plus en plus bas. Ainsi, selon le régulateur de l’énergie, les prix ont été négatifs pendant 147 heures en 2023 (soit 1,7 % du temps) pour atteindre 235 heures au premier semestre 2024 (soit 5,4 % du temps) tandis que jusqu’en 2022, le nombre de 102 heures n’avait jamais été dépassé. L’occurrence du phénomène est d’autant plus significative que les heures successives de prix négatifs se multiplient et peuvent durer environ cinq heures.
Le niveau des prix négatifs atteint également une ampleur inédite : entre le début de l’année 2023 et le premier semestre de 2024, les prix ont été...