Dans le cadre de l’établissement de comptes prévisionnels, la technique de reprévision consiste à réajuster périodiquement les éléments prévisionnels à partir des données les plus récentes.
Par Eric Tort, professeur des universités associé à l’IAE Lyon, docteur HDR en sciences de gestion, diplômé d’expertise comptable
Le principal intérêt de cette procédure de reprévision réside dans le principe de la réactualisation «permanente» des objectifs initiaux par une prise en compte des modifications et des dérives non prévues au budget.
1. Les reprévisions mensuelles (forecast)
De ce point de vue, le rythme de reprévision pourra être variable mais de préférence mensuel de sorte que le rafraîchissement des données puisse s’opérer au fil de l’eau. Dans les groupes, il est fréquent que soient pratiquées deux à trois périodes de «reprévision lourde» qui ont chacune leur propre raison d’être. Celles-ci permettent de réajuster éventuellement le budget initial, de préparer le budget de l’année suivante et surtout de prévoir les projections d’activité et de résultats de fin de période (forecast).
Exemple de reprévisions trimestrielles dans le domaine industriel1 :
– la Reprévision T1 (3 + 9) : située en début d’année, elle permet de recadrer et de valider la véracité des hypothèses retenues dans le cadre du budget annuel établi ;
– la Reprévision T2 (6 + 6) : située en milieu d’année, elle procure une assez bonne visibilité de la performance annuelle à laquelle on peut s’attendre compte tenu des programmes de production déjà réalisés ;
– la Reprévision T3 (9 + 3) : elle permet d’apprécier avec une approximation satisfaisante l’atterrissage de fin d’année en termes d’activité et de résultat. En outre, elle sert de base à la construction du budget de l’année n + 1.
N.B : La reprévision T1 (3 + 9) n’est autre que la reprévision établie sur la base des résultats réels du 1er trimestre et des prévisions actualisées au titre des 3 trimestres suivants de l’année2.
Dans cette conception, les données «reprévisionnées» ne se substituent en aucune manière aux éléments budgétaires (immuables) qui restent les objectifs initiaux sur lesquels se sont engagés les différents responsables opérationnels et fonctionnels. Face à la rigidité des standards, la procédure dynamique de reprévision apparaît, en quelque sorte, comme un moyen d’associer l’ensemble des acteurs de l’entreprise au moins à deux niveaux :