L’examen des comptes semestriels publiés donne un aperçu de la situation des risques reflétés par les sociétés du CAC 40. Ces grands groupes, qui ne sont certes pas le miroir de l’ensemble de l’économie, sont une caisse de résonance du contexte actuel. La prise en compte des risques en IFRS est déterminante dans la détermination des estimations des valeurs de goodwill, des actifs d’exploitation et du niveau des engagements.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février qui fait suite à deux ans de crise sanitaire, une explosion des cours des matières premières, le retour d’un phénomène inflationniste, l’augmentation des taux d’intérêt et le dérèglement du climat ; sans oublier la flambée des prix de l’énergie… Comment ces risques impactent-ils les comptes semestriels des groupes du CAC 40 ?
Le premier constat est celui d’une très bonne performance globale : les résultats nets cumulés sont multipliés par deux par rapport au premier semestre 2021. Cette tendance, qui alimente les discours sur la taxation des superprofits, traduit la situation de transition entre la fin de la crise sanitaire et l’émergence de nouveaux risques.
Pour 35 groupes, soit 88 % du CAC 40, la crise sanitaire liée à la Covid-19 appartient au passé. Elle ne donne plus lieu à une note spécifique dans l’annexe des comptes. Elle peut être signalée par ailleurs pour expliquer les variations de performance au titre des effets passés et être intégrée à des commentaires contextuels, sans plus. A l’exception bien sûr de Sanofi pour qui les enjeux des nouveaux vaccins sont très significatifs, des scénarios de référence des établissements de crédit et des groupes, comme Schneider, qui rappellent à juste titre que la crise sanitaire n’est pas terminée en Asie.
L’information sur le conflit en Ukraine constitue le sujet majeur : 85 % des sociétés du CAC 40 présentent une note dédiée, suivant le communiqué de l’AMF du 16 mai 2022 de...