Que l’on parle de CSRD, de SFDR ou encore de financements adossés à des critères de durabilité, le rapprochement entre le monde de la finance et celui de l’ESG est grandissant. De nombreuses parties prenantes s’en félicitent et autant de publications présentent des cas d’alignement des états financiers sur les engagements pris par les entreprises en matière de durabilité (réduction d’émission de gaz à effet de serre, engagements sociétaux ou salariaux…). Dans ce nouvel environnement, attention toutefois à ne pas oublier les normes comptables !
1. Connectivité des deux mondes : de quoi parle-t-on ?
Que ce soit au travers de projets comptables tels que le projet « Climate-related and Other Uncertainties in the Financial Statements » de l’IASB ou au travers d’obligations réglementaires telle que la CSRD, on observe depuis quelques années une prise en considération des engagements extra-financiers (et plus spécifiquement environnementaux dans la majeure partie des cas) des entreprises lors des arrêtés comptables. Ainsi, dès la mi-2020, dans le cadre de la publication de ses résultats semestriels, Total Energies avait par exemple annoncé déprécier certains de ses actifs pétroliers canadiens à hauteur de 7 milliards de dollars. Cette dépréciation significative avait trouvé son origine dans la volonté de la major de mettre en cohérence ses engagements environnementaux avec ses pratiques en matière de prévisions.
2. Renforcement des attentes d’alignement
Plus récemment, l’adoption de certaines obligations de publication en matière de durabilité (CSRD et SFDR principalement) a conduit les entreprises à se poser la question de l’alignement des états financiers avec les engagements extra-financiers de façon plus poussée. Qu’il s’agisse de la revue des actifs, de la prise en compte de nouveaux engagements vis-à-vis des salariés, des clients ou des fournisseurs ou encore de la prise en compte de critères ESG dans les financements, l’extra-financier n’a pas fini d’impacter le monde de la finance. D’autres thématiques suivront très probablement et on peut notamment penser à la prise en compte de l’impact carbone dans les coûts de production et donc le prix pour le consommateur final.