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Gowex

De l’évaluation au retour en force du bon sens…

Publié le 29 août 2014 à 9h48    Mis à jour le 29 août 2014 à 15h56

Par Jérôme Giannetti et Quentin de la Véga

La faillite récente de Gowex, opérateur espagnol de wifi gratuit, permet de rappeler que, dans le domaine de l’évaluation d’entreprises comme dans tant d’autres, le bon sens est un précieux allié qu’il ne faut pas hésiter à solliciter…

Par Jérôme Giannetti, associé et Quentin de la Véga, consultant évaluation, Atriom.

1. Rappel des faits

La société Gowex, créée en Espagne en 1999, s’est introduite en bourse le 12 mars 2010 (Mercado Alternativo Bursatil, ou MAB, et NYSE Alternext).

La société a enregistré une croissance très rapide. Ainsi, le chiffre d’affaires communiqué par la société Gowex sur la période 2010-2013 est passé de 50 M€ à 183 M€ (sources : rapports annuels). L’excédent brut d’exploitation (ou Ebitda, pour earnings before tax, depreciation and amortization) a lui-même bondi de 9 M€ à 53 M€.

Sur la base de ces informations, le cours de la société n’a cessé depuis son introduction de croître, dans des proportions confinant à l’irrationnel.

Le cours de bourse de la société Gowex a ainsi enregistré un gain de près de 2 500 %, passant de 0,85 € (le 12 mars 2010, jour de l’introduction en bourse) à 21,50 € (cours maximum atteint le 20 juin 2013), surpassant très nettement les performances des indices de référence tant français qu’espagnol.

Cette ascension vertigineuse s’est achevée le 1er juillet, lorsque la société «Gotham City Research», considérant les nombreuses incertitudes et irrégularités entourant le titre, a dénoncé une «mascarade», et a publié une étude de 93 pages sur la gestion de Gowex, démontrant que 90 % de son chiffre d’affaires était «suspect».

Dans le prolongement de cette étude, le management de la société Gowex a avoué début juillet 2014 avoir communiqué au marché financier des informations falsifiées depuis plusieurs années.

2. Quelques règles de bon sens

A la lumière de cet épisode récent, il est utile de rappeler quelques principes de bon sens, lesquels doivent, au-delà des modèles mathématiques souvent mis en œuvre, demeurer à l’esprit des professionnels de l’évaluation.

2.1. La nécessaire lisibilité et bonne compréhension du modèle économique

Une appréciation qualitative, fondée sur la bonne compréhension du secteur économique, de ses leviers de marge opérationnelle, ainsi que des forces et faiblesses de l’entité sur ce secteur, constitue toujours un préalable strictement nécessaire.

Une évaluation s’appuie généralement, directement ou...

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