Green bonds et sustainable loans se développent au sein des directions financières. Retour sur les enjeux à appréhender, notamment autour du rôle central des organismes tiers indépendants.
Par Tristan Mourre, responsable de l’offre RSE, Grant Thornton
Le terme green bond renvoie aux émissions obligataires «vertes» dans l’optique de financer ou refinancer des projets à bénéfice environnemental. Selon les estimations de Standard & Poor’s, le marché mondial des green bonds devrait dépasser les 165 milliards d’euros en 2018, contre 4,5 milliards d’euros en 2012. Le caractère éligible de chaque projet doit ainsi répondre à des critères transparents préalablement définis par l’émetteur. A titre d’exemple, EDF a émis depuis 2013 près de 4,5 milliards d’euros d’obligations environnementales afin d’accompagner son développement dans les énergies renouvelables, notamment dans le cadre du financement de la construction de projets éoliens et solaires de sa filiale, EDF Energies Nouvelles.
Le sustainable loan bénéficie également d’un engouement croissant auprès des entreprises. C’est une ligne de crédit dont les modalités de rémunération intègrent des critères de durabilité. Contrairement aux obligations vertes, il ne s’agit pas de caractériser un projet, mais d’emprunter à des taux préférentiels sous réserve de l’atteinte d’objectifs sociétaux. Si ces objectifs ne sont pas atteints, l’emprunteur devra mettre en place des mesures compensatoires. En 2018, le groupe industriel agro-alimentaire Fromageries Bel a indexé des objectifs sociaux et environnementaux aux modalités de rémunération d’une de ses lignes de crédits. Ces modalités se décomposent en trois objectifs à atteindre d’ici à 2024, notamment la diminution de 30 % des émissions de CO2 par tonne produite.