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Dividendes reçus de filiales européennes : quelle quote-part de frais et charges (QPFC) ?

Publié le 16 juin 2023 à 11h30

CMS Francis Lefebvre Avocats    Temps de lecture 9 minutes

Par une décision du 11 mai, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) juge que la loi française qui refusait la neutralisation de la QPFC aux dividendes reçus de filiales UE/EEE intégrables lorsque la société mère n’avait pas constitué de groupe d’intégration, alors qu’elle était en mesure de le faire, est contraire au droit de l’Union européenne.

Par Emmanuelle Féna-Lagueny, avocate counsel, et Maxime Carpentier, fiscaliste, CMS Francis Lefebvre

1. Dividendes reçus d’une filiale européenne intégrable : l’historique et la situation actuelle

On sait que par une décision Steria du 2 décembre 2015 (Groupe Steria SCA, C- 386/14), la CJUE a jugé que le droit français portait atteinte à la liberté d’établissement au motif qu’il neutralisait dans l’intégration fiscale l’imposition de la quote-part de frais et charges (QPFC) sur les dividendes intragroupes, alors que la perception d’un dividende provenant d’une filiale établie dans l’Union européenne et détenue à plus de 95 % (filiale que nous qualifions ici d’« intégrable » car elle pourrait faire partie du groupe si elle était française) entraînait l’imposition d’une QPFC de 5 %.

Pour se mettre en conformité avec cette décision, la loi française a été modifiée pour aboutir à la situation actuelle :

– lorsque la société qui reçoit les dividendes est une société intégrée, les dividendes reçus bénéficient de la même fiscalité favorable, que les dividendes en question proviennent d’une filiale non-résidente européenne (UE ou EEE) « intégrable » ou d’une société résidente intégrée (QPFC limitée à 1 % au lieu de 5 % si la participation dans la filiale ouvre droit au régime mère-fille ou déduction, pour la détermination du résultat d’ensemble, de 99 % du montant des dividendes, ce qui revient à une imposition de 1 % si la participation n’ouvre pas droit au régime mère-fille) ;

– lorsque la société qui reçoit les dividendes est une société non intégrée, ces dispositions favorables s’appliquent aux dividendes reçus de ses filiales (par hypothèse non intégrées), à condition toutefois que la société mère se soit trouvée dans l’incapacité de constituer un groupe d’intégration ou d’en faire partie. En...

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