Ces derniers temps, la valse des hausses de droits de douane américains annoncée ou effective ne cesse d’alimenter les débats. La semaine dernière, l’administration américaine menaçait d’appliquer des droits de douane à une hauteur stratosphérique de 200 % sur les vins et champagnes européens, puis envisageait même de viser tous les alcools originaires de l’Union européenne (UE).
Déjà le 12 mars 2025, des droits de douane de 25 % à l’importation aux Etats-Unis avaient été mis en place sur l’acier et l’aluminium et leurs dérivés affectant notamment les exportations de l’UE de ces produits, cela en parallèle de la hausse des droits de douane ayant visé début mars les exportations mexicaines, canadiennes ou chinoises de divers produits vers les Etats-Unis. D’autres droits de douane dits « réciproques » devraient encore être mis en application le 2 avril.
De son côté, l’UE élabore ses répliques, annonçant ainsi dans un communiqué de presse du 12 mars qu’elle entendait actionner deux leviers :
– la réintroduction au 1er avril 2025 des mesures tarifaires de droits additionnels qu’elle avait imposées en 2018 à l’encontre de divers produits américains en réponse à une première série de hausses de droits de douane alors décidée par l’administration américaine à l’encontre des exportations européennes d’acier et d’aluminium vers les Etats-Unis. Ces mesures avaient été en partie appliquées puis suspendues ;
– l’ajout, pour tenir compte de l’ampleur des mesures américaines et parvenir à un niveau d’impact similaire sur le commerce UE/Etats-Unis, de contre-mesures additionnelles ciblant divers autres produits industriels et agricoles dont le bourbon américain (ce qui aurait provoqué la surenchère américaine à 200 % sur les alcools européens). Une consultation publique a été ouverte jusqu’au 26 mars 2025 par la Commission européenne sur les contre-mesures ainsi envisagées.
Selon le commissaire européen en charge du Commerce, ces contre-mesures ne devraient être activées que mi-avril, afin de pouvoir mieux...