Abonnés

Extension de la jurisprudence Steria en l’absence volontaire d’intégration : suite et fin ?

Publié le 13 octobre 2023 à 11h00

Arsene    Temps de lecture 3 minutes

Par deux décisions rendues le 18 juillet 20231, le Conseil d’Etat s’est aligné sur la position de la CJUE en jugeant que les dividendes versés par une filiale européenne « intégrable » à sa société mère non membre d’un groupe d’intégration fiscale devaient bénéficier de la neutralisation de la quote-part de frais et charges de 5 %.

Par Marion Dervieux, manager, et Rémi Scholz, collaborateur, Arsene

Pour rappel, les sociétés BIF et Manitou BF avaient perçu en 2011 et 2012 des dividendes de filiales européennes, taxés à hauteur de 5 % de leur montant. En réponse à leurs réclamations, l’administration avait refusé la neutralisation de cette QPFC, malgré l’arrêt Steria rendu pendant l’instruction de ces demandes2, au motif que l’absence d’intégration était un choix des sociétés. En effet, la société Manitou BF n’avait pas, en tant que société mère, constitué de groupe fiscal avec ses filiales françaises et la société BIF n’avait, quant à elle, pas opté pour rejoindre le groupe fiscal constitué par sa société mère.

Selon l’administration, c’est le caractère volontaire de l’absence d’intégration fiscale qui faisait obstacle à la neutralisation de la QPFC, contrairement aux cas des sociétés mères françaises isolées dans l’impossibilité de constituer un groupe fiscal.

Infirmant cette position, la Cour de Luxembourg a jugé le 11 mai dernier que l’absence de neutralisation de la QPFC dans ces situations était contraire à la liberté d’établissement3. En substance, elle estime que même sans avoir choisi d’intégrer fiscalement ses filiales résidentes, une société mère aurait pu souhaiter constituer un groupe d’intégration avec ses filiales européennes et qu’ainsi la situation des sociétés appartenant à un groupe fiscal était comparable à celle de sociétés non intégrées, « à l’égard d’une réglementation prévoyant, non pas l’intégration fiscale, mais l’exonération fiscale totale des dividendes perçus, par l’effet de l’avantage fiscal en cause ».

Les dernières lettres professionnelles

Voir plus

Dernières nominations

Voir plus

Les dernières Lettres Professionnelles

Voir plus

Dans la même rubrique

Abonnés Mise à pied disciplinaire du salarié protégé : l’accord du salarié n’est pas requis

Les salariés dits protégés, au rang desquels figurent en particulier les titulaires d’un mandat de...

Abonnés IFRS 18 : une véritable amélioration de la présentation de la performance des entreprises

IASB a publié en avril 2024 une nouvelle norme IFRS 18 « Etats financiers – Présentation et...

Abonnés Contestation des positions prises par l’administration fiscale dans le cadre de rescrits

Depuis 2009, les contribuables insatisfaits d’une décision individuelle de rescrit délivrée par...

Voir plus

Chargement en cours...

Chargement…