Tant pour les entreprises que pour les acteurs du capital-investissement, les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) sont dorénavant envisagés comme des ressorts, véritables créateurs de valeur au même titre que certains aspects financiers. Le marché tend vers une généralisation de ces pratiques, néanmoins les évaluations restent majoritairement qualitatives par manque de maturité et d’expérience.
Par Tristan Mourre, senior manager, Grant Thornton
Le constat est sans appel : les entreprises qui ont intégré depuis plusieurs années des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leur gestion, surperforment financièrement. Les investisseurs l’ont bien compris. Selon une enquête de marché réalisée par Novethic1, ces derniers investissent préférentiellement dans les fonds socialement responsables et intègrent des critères ESG à la gestion d’actifs. En 2014, le montant des encours intégrant ce type de critères a atteint 356 milliards d’euros, soit 22 % de plus qu’en 2013. Leur prise en compte est dorénavant un élément de gestion incontournable.
Les enjeux ESG, critères incontournables de mesure de la santé d’une société
Entre renforcement des cadres réglementaires européens en matière de transparence, multiplication des agences de notation extra-financières et durcissement des attentes des parties prenantes, les entreprises ne peuvent plus se contenter de suivre des indicateurs extra-financiers. Elles doivent pleinement intégrer les enjeux ESG dans leur stratégie et leurs opérations, notamment dans le cas d’acquisitions, dans le cadre de leur croissance externe.
Les enjeux ESG ne sont plus considérés comme de simples indices supplémentaires d’analyse des risques mais comme des critères fondamentaux dans l’évaluation de l’état de santé d’une entreprise et des opportunités business. Tous les facteurs ESG sont désormais intégrés dans le processus de due diligence, le prix de l’acquisition, les accords d’achat et de vente, et la période suivant l’acquisition. Ainsi, les entreprises ne se contentent plus d’évaluer les risques financiers, juridiques ou opérationnels liés aux impacts environnementaux (pollution des sols, rejets aqueux, etc.) d’une potentielle cible.