Entreprise à mission, raison d’être, certification B Corp… Ces nouveaux termes résonnent fortement depuis quelques semaines dans les médias. Les initiatives foisonnent en France et dans le monde – référentiel unifié, reporting intégré, taxonomie, certification – et avec elles la volonté de mesurer une performance à la fois globale et de long terme. Le rattachement des responsabilités RSE à la direction financière illustre ce changement de paradigme.
Par Vincent Frambourt, associé, et Tristan Mourre, directeur RSE,Grant Thornton
Depuis 2012, la loi Grenelle II impose aux entreprises cotées de communiquer annuellement sur la base de 42 critères soumis à vérification externe. Or, si la généralisation de cette pratique a permis une plus grande inclusion des objectifs RSE dans la stratégie des entreprises, cette méthode s’avère être trop centrée sur des indicateurs économiques et trop statique pour permettre d’établir un nouveau modèle d’entreprise durable.
Désormais, un grand nombre d’entreprises souhaitent passer d’un suivi a posteriori – bâti à partir d’indicateurs RSE extra-financiers imposés par la loi – à un pilotage régulier au moyen d’indicateurs intégrés à la finance, consécutif à une démarche volontariste. Et cette volonté n’est plus l’apanage des grands groupes, ni limitée au secteur agroalimentaire qui a été précurseur sur le sujet.
«Entreprise à mission» et «label B Corp», les deux versants d’une stratégie durable
Une réponse à cette préoccupation figure dans la loi Pacte avec la raison d’être et le statut d’entreprise à mission en France.
Ce statut oblige les entreprises à fixer des objectifs de mesure d’efficacité de leurs politiques et à nommer un comité de «surveillance» garant de l’atteinte de ces objectifs. Ce statut vient notamment d’être choisi par Danone et plébiscité par son assemblée générale. L’entreprise à mission ne pourra plus se contenter de suivre annuellement des indicateurs, mais devra instaurer un véritable pilotage quotidien afin de pouvoir identifier à temps les dérives, redéfinir les orientations stratégiques et réaliser les investissements nécessaires pour s’assurer d’améliorer chaque année sa performance.
L’auditeur externe devra prendre connaissance des nouveaux process...