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BEPS

La convention multilatérale ou la «théorie des jeux» appliquée aux conventions fiscales

Publié le 27 avril 2018 à 16h07

Stéphane Gelin et Solène Richemont, CMS Francis Lefebvre Avocats

La France a retenu une conception initiale large du seuil de qualification d’un établissement stable. Or, certains partenaires (l’Irlande, le Royaume-Uni, le Luxembourg ou Singapour par exemple) ont émis des réserves qui bloquent l’introduction de cette nouvelle définition d’établissement stable dans leurs conventions bilatérales.

Par Stéphane Gelin, avocat associé, et Solène Richemont, fiscaliste et économiste, CMS Francis Lefebvre Avocats

 

L’instrument multilatéral pour la mise en œuvre des mesures relatives aux conventions fiscales pour prévenir le BEPS («Base Erosion and Profit Shifting») de l’OCDE et du G20 a été signé à Paris le 7 juin 2017. Cet outil permet d’actualiser les conventions fiscales existantes sans que les Etats aient besoin de les renégocier de manière bilatérale. Pour ce faire, les Etats signataires doivent ratifier l’instrument multilatéral et choisir les conventions qu’ils entendent réviser, puis notifier, parmi les 39 articles de l’instrument (correspondant à des modifications de rédaction des conventions), leur position : les options et réserves choisies par un Etat s’appliquent à l’ensemble de ses conventions fiscales visées. 

Cinq Etat signataires ont ratifié l’instrument, permettant son entrée en vigueur au 1er juillet 2018 entre ces Etats.

En France, le 11 avril 2018, le rapport de la commission des finances du Sénat sur le projet de loi autorisant la ratification de l’instrument a été publié.

Il rappelle la flexibilité d’application laissée aux signataires de l’instrument et souligne la difficulté à évaluer la portée des changements avant que les positions définitives de chacun des Etats ne soient connues.

Si le rapport émet un avis favorable à la ratification (le Sénat a d’ailleurs voté en ce sens le 19 avril 2018), il appelle à la prudence et recommande que les options et réserves définitives de la France tiennent compte notamment des positions de ses partenaires.

En effet, la France a retenu une conception initiale large du seuil de qualification d’un établissement stable. Or, certains partenaires (l’Irlande, le Royaume-Uni, le Luxembourg ou Singapour par exemple) ont émis des réserves qui bloquent l’introduction de cette nouvelle définition...

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