Abonnés

Social

L’annulation des élections professionnelles résultant de la violation des principes généraux du droit électoral : les derniers éclairages de la chambre sociale de la Cour de cassation

Publié le 16 juillet 2020 à 18h14

Barthélémy Avocats

En matière d’élections professionnelles, la chambre sociale de la Cour de cassation distingue traditionnellement entre les irrégularités aux principes généraux du droit électoral et celles de nature à fausser la sincérité du scrutin. Dans les deux cas, les irrégularités constatées, qu’elles portent sur l’organisation ou le déroulement des élections, doivent conduire à leur annulation.

Par Véronique Lavallart, avocat associé, Barthélémy Avocats

A l’occasion de deux décisions rendues le 27 mai 2020, la haute cour vient apporter de nouvelles illustrations à ces principes.

Dans la première espèce (Cass. soc. 27 mai 2020, n° 19-15.105), deux organisations syndicales avaient présenté des candidats en vue de la désignation du Comité social et économique. Au cours du scrutin, organisé sur plusieurs jours dans le cadre d’un vote électronique, l’une des deux organisations syndicales avait diffusé à l’attention de l’ensemble du personnel un message de propagande électorale, au moyen de la messagerie électronique du Comité d’entreprise. L’autre syndicat avait saisi le tribunal d’instance en annulation de l’élection, en faisant valoir, d’une part, qu’il s’agissait d’un détournement à des fins syndicales d’un moyen de communication mis à disposition du Comité d’entreprise par l’employeur, d’autre part qu’en s’abstenant de toute mesure pour rétablir l’égalité d’accès des syndicats aux mêmes moyens de propagande, l’employeur, président du comité d’entreprise, avait manqué à son obligation de neutralité.

Le tribunal d’instance avait rejeté cette argumentation, en relevant non seulement que le message litigieux ne comportait aucun propos diffamatoire ou injurieux, mais également que le protocole préélectoral ne comportait pas de disposition particulière sur les modalités de diffusion de la propagande électorale. Surtout, le juge du fond avait retenu qu’il n’était pas démontré que la diffusion – certes irrégulière – de ce message ait exercé une influence déterminante sur les résultats du scrutin.

La Cour de cassation censure cette analyse : la circonstance que...

Les dernières lettres professionnelles

Voir plus

Dernières nominations

Voir plus

Les dernières Lettres Professionnelles

Voir plus

Dans la même rubrique

Abonnés Mention expresse : un dispositif à bien maîtriser et à ne pas négliger !

Alors que s’ouvre la période déclarative des résultats des sociétés et revenus des particuliers, il...

Abonnés Tarifs : quand le protectionnisme redessine les états financiers

En mars et avril 2025, l’administration américaine a imposé des tarifs douaniers sur une large gamme...

Abonnés Assemblées générales : concilier obligation de retransmission et droits des actionnaires filmés

La retransmission obligatoire des assemblées générales des sociétés cotées soulève des enjeux de...

Voir plus

Chargement en cours...

Chargement…