Si l’on isole quelques acteurs spécialisés en matière d’assurance paramétrique, la responsabilité civile environnementale ou encore les couvertures spécifiques CatNat, le rôle à jouer par l’industrie de l’assurance en matière de changement climatique reste encore relativement en retrait malgré certaines initiatives notables et récentes. Pourtant, dès le 11 décembre 2019, la Commission européenne émettait une communication intitulée le « Pacte vert pour l’Europe » dans laquelle elle soulignait la nécessité de permettre aux assureurs d’accéder aux données nécessaires pour leur permettre de « mettre au point des instruments permettant d’intégrer le changement climatique dans leurs pratiques de gestion des risques » (COM(2019)640).
Le 17 septembre 2020, la Commission adoptait une nouvelle communication intitulée « Accroître l’ambition de l’Europe en matière de climat à l’horizon 2030 – Investir dans un avenir neutre sur le plan climatique dans l’intérêt de nos citoyens » (communément appelé le « plan d’action de l’Union européenne pour le climat à l’horizon 2030 »).
Afin de poursuivre cet objectif, la Commission européenne a élaboré une série d’actes législatifs contraignants dans le cadre d’un paquet plus large intitulé « Fit for 55 » ayant pour dessein de réviser l’ensemble du cadre climatique et énergétique de l’UE à l’horizon 2030. Ce paquet législatif porte sur un éventail de domaines d’action et de secteurs économiques : climat, énergie et carburants, transport, bâtiments, utilisation des terres et foresterie. L’industrie de l’assurance n’est pas en reste et doit jouer rôle particulier dans le cadre de ces objectifs climatiques. En effet, du fait de sa dimension institutionnelle, de sa source de financement de l’économie via ses investissements mais également de son rôle de prévention des catastrophes, l’industrie de l’assurance est un des acteurs fondamentaux du changement climatique.
Cependant, si l’action des acteurs de l’assurance sur le terrain climatique est de plus en plus concrète, la profusion législative européenne en matière de réglementation « climatique » tend à rendre ce cadre réglementaire difficilement accessible. De surcroît, cette législation protéiforme porte sur des pans variés et touche tant à la gouvernance des entreprises, à leurs investissements, qu’à leur solvabilité ou encore au devoir d’information et de conseil.