La puissance exponentielle des solutions d’intelligence artificielle (IA) nourrit des questionnements et quelques fantasmes. La profession d’avocat n’échappe pas à la règle. Entre le rejet de solutions d’IA certes encore perfectibles (cf. condamnation de l’avocat Steve Schwartz) et les projections de technophiles anticipant la disparition prochaine du métier sans le connaître, nous vous partageons une approche de praticien.
1. Une évolution plutôt qu’une révolution
Premièrement, soulignons que l’IA constitue une évolution plutôt qu’une révolution dans la digitalisation d’une profession qui a déjà connu plusieurs innovations. A chaque fois, ces innovations ont amélioré la productivité des cabinets d’avocats et la qualité des services proposés, sans pour autant révolutionner la profession en quelques mois. Gageons qu’il en sera de même pour l’IA.
2. Des gains de productivité
Les solutions d’IA en matière d’audit permettent des gains de productivité dans l’accomplissement de tâches chronophages de recherche et d’analyse de données. Toutefois, à ce jour, leur utilité se limite principalement à la revue en masse de documents similaires et elles nécessitent un paramétrage significatif en amont.
Une autre évolution concerne la recherche juridique via des outils conversationnels accélérant la vitesse de recherche par des échanges itératifs entre le praticien et l’interface.
3. Un enjeu réglementaire
L’absence d’ancrage de ces solutions de recherche à des éditeurs juridiques solides pourrait néanmoins compromettre leur déploiement, faute de corpus de données fiabilisé et certifié. Or, ces éditeurs pourraient se montrer réticents du fait des contraintes réglementaires et des enjeux de responsabilité : c’est une chose de présenter l’état du droit sur un sujet en laissant le praticien se forger sa propre analyse, c’en est une autre de présenter des résultats de recherche intégrant un traitement de l’information, même peu poussé, assimilable à du conseil. Ce traitement échappant, en tout ou en partie, au contrôle du praticien qui aura à s’en servir, ces solutions pourraient relever d’activités réglementées.
Il ne fait aucun doute que des solutions, notamment réglementaires, seront...