Alors que les négociations entre le gouvernement britannique et l’UE se poursuivent sous haute tension, aucune des questions que pose actuellement le Brexit n’est résolue. Il convient donc, aujourd’hui encore plus qu’hier, de s’interroger sur les conséquences de cette séparation qui s’annonce historique et imminente.
Par Neil Robertson, avocat associé, Bignon Lebray
Depuis le 23 juin 2016 et le vote des Britanniques en faveur du Brexit, nous assistons à une véritable épopée qui pourrait prendre fin le 31 octobre prochain. En effet, depuis la nomination de Boris Johnson en tant que 77e Premier ministre britannique le 23 juillet dernier, jamais le Brexit n’était apparu à ce point réel. Ce dernier n’a aujourd’hui qu’un unique objectif : tenir ses engagements et sortir le Royaume-Uni de l’Union européenne le 31 octobre 2019, avec ou sans accord. Cet objectif revêt pour lui une importance particulière, dès lors qu’un échec de la sortie de l’UE fin octobre 2019 serait synonyme de véritable débâcle, et que l’exubérant Premier ministre n’aurait que peu de chances de s’en relever. En effet, en cas d’échec, il ne devrait, en théorie, plus être un candidat sérieux en tant que leader du parti conservateur ou même en tant que parlementaire.
Toutefois, depuis le mois d’août dernier, Boris Johnson rencontre des obstacles en apparence insurmontables dans l’atteinte de son objectif : alors qu’il avait subi un premier revers électoral au début du mois d’août par la défaite du parti conservateur dans les circonscriptions de Brecon et Radnorshire au Pays de Galles, qui avait ramené sa majorité au Parlement à une seule et unique voix, que les menaces de l’Irlande en cas de «no deal» s’intensifiaient et que les problèmes liés au «backstop» tendaient à complexifier d’autant plus l’opération de sortie au 31 octobre 2019, Boris Johnson a décidé, le 28 août 2019...