Abonnés

Contrat de travail

L’uberisation de la force de travail : vers la fin du salariat ?

Publié le 29 avril 2016 à 16h17

Roselyn Sands et Laurent-Paul Tour, EY Société d’Avocats

Les entreprises optent de plus en plus massivement pour le recours au travail indépendant. Quels sont les risques attachés à cette révolution du travail ?

Par Roselyn Sands, associé,  et Laurent-Paul Tour1, associé, EY Société d’Avocats

Le salariat est aujourd’hui la pierre angulaire du Code du travail, ainsi qu’en témoignent les débats autour de la loi El Khomri sur les conditions de la conclusion et de la rupture du contrat de travail. Toutefois, on assiste depuis peu à l’explosion du recours au travail non salarié en France : 2,8 millions d’actifs (contre 2,3 millions en 2008) exercent aujourd’hui une activité non salariée. Ce phénomène, qui n’est pas propre à la France, conduit à appliquer le néologisme d’uberisation à la force de travail, ou le terme de «gig economy».

Plusieurs études ont mis en avant la révolution digitale et le développement des plates-formes collaboratives, tout comme la soif d’entreprendre de la génération Y, comme autant d’explications à cette révolution. D’autres mettent l’accent sur le chômage de masse qui conduit à enchaîner plusieurs tâches ou missions («jobbing»), sous différents statuts (intérimaire, CDD, auto-entrepreneur, etc.) à défaut de pouvoir décrocher le graal du CDI à temps plein. Cette uberisation est-elle voulue ou subie ? Quelles sont les raisons conduisant les entreprises à recourir de plus en plus souvent à des travailleurs indépendants ?

Si le contrat de travail classique permet de développer une expertise interne durable, les charges sociales qui y sont attachées, sa rigidité et ses contraintes (réglementation du temps de travail, représentation du personnel, coûts liés à la rupture, etc.) ne permettent pas toujours aux entreprises de s’adapter en temps réel à l’évolution de leurs besoins.

Les dernières lettres professionnelles

Voir plus

Dernières nominations

Voir plus

Les dernières Lettres Professionnelles

Voir plus

Dans la même rubrique

Abonnés Prix de transfert, vers une évolution du dialogue entre l’Etat et les entreprises

Coopérer avec les entreprises pour donner de la sécurité juridique et éviter les litiges d’une part,...

Abonnés La notion de contrôle de fait : les nouveaux critères de la cour d’appel de Paris

La cour d’appel de Paris vient ajouter de nouveaux critères subjectifs pour apprécier le contrôle de...

Voir plus

Chargement en cours...

Chargement…