Le niveau persistant d’inflation modifie le contexte dans lequel des tests de dépréciation sont réalisés. Comment l’inflation est-elle prise en compte dans une approche d’actualisation des flux futurs de trésorerie ?
Dans la très grande majorité de la pratique, les tests de dépréciation sont fondés sur la détermination de la valeur intrinsèque des actifs à tester à partir d’un modèle DCF. Le paragraphe 40 de la norme IAS 36 pose le principe de la symétrie de la prise en compte de l’inflation dans le taux d’actualisation et dans les flux prévisionnels : tout ou rien. Il n’y a pas d’autres indications de mise en œuvre pratique dans les textes IFRS.
1. Dans les flux
Il est d’usage de distinguer les termes de « flux réels » (excluant l’inflation) et de « flux nominaux » (incluant l’inflation), même s’il existe parfois une confusion dans leur utilisation.
Ne pas ajuster l’inflation dans les flux d’un plan d’affaires consiste à conserver des flux réels pour les revenus et les coûts. Ces flux sont basés sur l’historique et des variations spécifiques identifiées, contractuelles ou commerciales. Encore faut-il disposer d’un plan d’affaires qui permette de distinguer et de comprendre clairement les effets prix et volume. La position concurrentielle d’une entreprise et son pouvoir de négociation peuvent justifier sa capacité à augmenter les prix, sans que cela corresponde à de l’inflation.
A l’inverse, l’application d’un facteur d’inflation dans les plans d’affaires, avec notamment l’hypothèse que les hausses de prix seront effectivement réalisées, permet d’ajuster les flux réels et de les traduire en flux nominaux.
La difficulté réside alors dans l’estimation du taux d’inflation à retenir. Les actualisations budgétaires et l’observation des prévisions à court terme des indices de marché fournissent des bases pour des estimations documentées, conformément aux exemples donnés par IAS 361. Mais dès la...