Alors que la France redoute les effets d’une deuxième vague de propagation de la Covid-19, la crise économique qui se profile et dont les effets sur les marchés financiers sont déjà palpables nous invite à nous interroger – déjà – sur le rôle de l’assurance de demain, l’assurance du monde après cette pandémie mondiale.
Par Luc Bigel, counsel, et Hamza Akli, collaborateur, DLA Piper France
En effet et depuis des siècles, la technique assurantielle tend à s’affiner et à se développer au fil des catastrophes, qu’elles soient d’origine naturelle ou non. On gardera en mémoire le fameux incendie de Londres de 1666 réduisant en cendres une grande partie de la ville dont la cathédrale Saint-Paul. Dans des temps plus récents, on se souviendra des inondations subies en France en 1981 ayant précipité la création d’un régime d’assurance catastrophes naturelles institué en 1982 et financé par une surprime sur les contrats dommages aux biens ou encore la catastrophe AZF à l’origine de la garantie obligatoire catastrophes technologiques.
La situation sanitaire de crise due à la Covid n’échappe pas à la règle et invite les pouvoirs publics à s’interroger sur la mise en place d’un nouveau régime d’assurance obligatoire. C’est dans ce cadre qu’a été mis en place le 22 avril dernier, un groupe de travail sur le développement d’une couverture assurantielle des événements exceptionnels, tels que les pandémies, en faveur des entreprises.
Selon les vœux de ce groupe de travail, ce nouveau régime devrait être envisagé de façon à permettre aux acteurs économiques de faire face à une baisse de leur chiffre d’affaires et poursuivre leurs activités dans les meilleures conditions, à un coût abordable pour les entreprises et maîtrisé pour la collectivité publique.
Dans l’attente des pistes qui seront proposées par ce groupe de travail au final, il convient de s’interroger sur les contours de l’assurance de demain tout en préservant ses caractéristiques essentielles.