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Goodwills

Quels enseignements tirer d’études internationales ?

Publié le 28 octobre 2016 à 15h16

Patrick Iweins, Advolis

L’IASB réfléchit aux évolutions du traitement des goodwills. Afin d’éclairer le débat, l’EFRAG, conseiller technique de la Commission, a mené une étude sur les goodwills de 328 émetteurs européens sur la période 2005 à 2014, complétée, avec le normalisateur japonais (ASBJ), par un panel d’émetteurs américains, japonais et australiens. S’agissant d’études quantitatives, leurs résultats ne peuvent être extrapolés.

Par Patrick Iweins, associé, Advolis

1. Quelques rappels sur le traitement des goodwills

Les référentiels IFRS et US sont proches1. S’ils diffèrent dans la réalisation des tests d’impairment, tous deux prévoient, pour les sociétés cotées2, l’absence d’amortissement et le recours à ces tests lors de chaque clôture ou en cas d’indices de pertes de valeur.

Le référentiel japonais prescrit, en revanche, un amortissement systématique.

2. Méthodologie retenue

En complément du choix3 de l’EFRAG, l’analyse internationale a porté sur un total de 1  069 entités se répartissant, selon les indices, comme suit :

Europe S&P 350......328

US S&P 500............443

Japon Nikkei 225.....164

Australie ASX 200....134

Pour limiter les biais monétaires, les taux de change ont été figés.

3. Principales tendances issues de la comparaison internationale

De par la structure des indices et des disparités des zones économiques, les niveaux de référence (à fin 2005) des goodwills divergent fortement (montants respectifs de 1 238 et 1 132 milliards de dollars US pour les Etats-Unis et l’Europe et très supérieurs aux 45 et 16 milliards de dollars US de l’Australie et du Japon).

Pour autant, plusieurs tendances se dégagent sur la période de 10 ans, objet de l’étude :

– une progression généralisée du montant net des goodwills dans des proportions différentes selon les zones (spécificité de l’Europe :  baisse constatée entre 2010 et 2013 du fait du moindre niveau d’acquisitions et de charges de dépréciation élevées) ;

– un fort degré de concentration : moins de 11 % des émetteurs concentrent plus de 50 % du montant des goodwills ;

– une répartition sectorielle reflétant les économies de chaque zone (similitude entre les Etats-Unis et l’Europe : prédominance des télécoms, santé, produits de consommation, industrie) ;

– des ratios goodwills/actifs nets différenciés : proches de 30 % pour les zones US  et euro (en diminution) à rapprocher des ratios de 17 % pour l’Australie et 4 % pour le Japon (légère progression) ;

– une volatilité des ratios goodwill/capitalisation boursière reflétant celle des marchés financiers : après un pic constaté fin 2008 (28 % pour les Etats-Unis et 20 % pour l’Europe), les ratios constatés fin 2014 pour ces deux zones reviennent à des niveaux proches de 2005 (17 % et 12 %) ;

– des dépréciations ressortant, sans surprise, en hausse lorsque les indices boursiers baissent (année 2008) et, plus surprenant, en 2012 alors que les marchés étaient en hausse;

– une différence marquée de la «duration» des goodwills (ratio montant du goodwill/amortissements-dépréciation) : 82 ans pour les Etats-Unis, 37 ans pour l’Europe et 34 ans pour l’Australie, durée à rapprocher des 9 ans pour les groupes japonais qui pratiquent l’amortissement.

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