Avec des opérations représentant une valeur cumulée de plus de 800 milliards de dollars en Europe à ce jour, l’année 2015 a été synonyme d’activité sur le marché des fusions-acquisitions. Des questions multiples et complexes se posent autour des mécanismes de reporting financier et des problématiques d’intégration.
Par Nicolas Klapisz, associé, responsable du département évaluation & modélisation financière, et Hassan Alami, associé, responsable du département operational transaction services, EY
Pour rappel, et selon les dispositions d’IFRS 3R, une opération de croissance externe oblige tout acquéreur à conduire un exercice d’identification approfondi des actifs et passifs acquis et à estimer leur juste valeur à partir de méthodes appropriées. L’objectif de cet exercice, appelé allocation du prix d’acquisition (purchase price allocation selon la terminologie anglo-saxonne), vise à allouer le prix payé aux actifs et passifs acquis, le solde non alloué se retrouvant mécaniquement en écart d’acquisition (goodwill). En procédant à cet exercice, les dirigeants d’entreprise s’apprêtent à communiquer aux lecteurs des états financiers des informations précises – et précieuses – sur le type d’actifs acquis et le montant relatif de chacun par rapport au prix payé.
En particulier, ces dirigeants sont conduits en menant cet exercice à se poser des questions fondamentales sur les principales sources de valeur de l’entreprise acquise. Est-elle forte de sa(ses) marque(s), sa(ses) technologie(s), son portefeuille clients qui lui garantit un chiffre d’affaires pérenne ou encore d’actifs industriels de qualité ? Bénéficie-t-elle d’une main-d’œuvre qualifiée et recherchée sur le marché ? Par ailleurs, le prix payé repose-t-il sur des développements futurs ou des synergies à créer avec le groupe acquéreur ?
Cet exercice permet de lister les actifs clés de la société acquise, actifs qu’il convient tout particulièrement de préserver et de développer lors d’une opération. En couplant cet...