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Vers une timide réouverture de la fenêtre du marché des IPO en France ?

Publié le 1 juin 2022 à 11h38

McDermott Will & Emery    Temps de lecture 5 minutes

Face à la Covid-19, le soutien budgétaire et monétaire à l’économie et le maintien des rendements obligataires à des niveaux très bas ont déversé les liquidités sur les marchés actions. Cela a permis en 2021 un cru historique mondial pour les introductions en Bourse (IPO) : 2 388 IPO de sociétés classiques et 613 IPO de special purpose acquisition companies (SPAC) selon E&Y. A Paris, Euronext Paris et Euronext Growth Paris ont accueilli, hors transferts de marchés, une quarantaine de nouveaux entrants, contre 8 en 2020.

Dès Q4 2021, l’inquiétude liée au retour de l’inflation et à la hausse des taux a renforcé la nervosité des marchés et la prudence des investisseurs. Puis l’invasion de l’Ukraine en février a partout stoppé net les IPO. En sus, les problèmes d’approvisionnement touchant l’économie réelle, la gestion sanitaire d’exception de la Covid-19 en Chine et ses conséquences sur la croissance chinoise en 2022, et enfin la confirmation d’une inflation forte et du mouvement de hausse des taux par les banques centrales continuent d’affecter les marchés actions, la valorisation des sociétés cotées et donc celle des candidats à l’IPO.

Sachant que la très grande majorité des IPO n’intervient que lorsque l’indicateur de volatilité de la Bourse de Chicago (ViX), qui permet de mesurer l’inquiétude des acteurs du marché, est inférieur à 20, son positionnement entre 20 et 35 depuis la fin 2021 et à 29,5 le 24 mai 2022, atteste de la méfiance des investisseurs : au Q1 2022, seules 321 sociétés ont rejoint les marchés, soit 37 % de moins qu’au Q1 2021, avec 25 sociétés levant sur le Nasdaq 2 milliards contre 42 milliards de dollars au Q1 2021.

En 2022, 8 sociétés françaises ont réussi leur IPO sur Euronext Paris ou Euronext Growth Paris, celles prévoyant une cotation directe sur le Nasdaq ou une double cotation ayant reporté leurs projets d’IPO prévus au printemps 2022 d’un à trois trimestres.

1. Des progrès encourageants

Dans ce contexte, au lendemain d’une élection présidentielle rassurante pour les marchés, les IPO réalisées en mai 2022 respectivement par Lhyfe, EureKing (SPAC) et, juste avant, EuroApi, spin-off de Sanofi coté sans levée de fonds concomitante, ont redonné de la couleur à un marché en quête de direction.

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