Malgré un environnement macroéconomique moins porteur, les volumes de financements octroyés aux entreprises françaises continuent de s’inscrire en hausse. Cette tendance est notamment alimentée par la baisse récente des taux d’intérêt, qui a participé à l’amélioration des conditions d’emprunt sur différents compartiments de marché.
L’endettement des entreprises françaises atteint de nouveaux sommets. Selon les dernières statistiques de la Banque de France, celui-ci s’est inscrit à 2 076,7 milliards d’euros fin juillet, un montant en hausse de respectivement 2,2 % et 3,6 % sur un et deux ans. Malgré la forte incertitude politique du moment, une activité économique qui tourne au ralenti (progression trimestrielle de + 0,2 % entre avril et juin) et des dépenses d’investissement en recul (– 0,5 % sur la période) d’après l’Insee, de nombreuses sociétés non financières ont cherché à profiter, au cours des semaines écoulées, de l’amélioration des conditions d’accès aux diverses sources de financement. Une tendance alimentée non seulement par l’appétit des prêteurs, mais aussi par la diminution récente des taux d’intérêt. Sous l’effet des abaissements de taux directeurs opérés par la Banque centrale européenne les 12 juin et 18 septembre derniers, à l’issue desquels le principal taux de refinancement de l’institution monétaire est passé de 4 % à 3,5 %, l’Euribor 3 mois a en effet reflué de plus de 30 points de base, autour de 3,46 %. Dans le même temps, le taux midswap 10 ans s’est déprécié d’une cinquantaine de points de base dans la zone euro, à 2,4 %. De quoi se traduire par un repli du coût de financement global des entreprises hexagonales. Toutes tailles d’emprunteurs, tous instruments et toutes maturités confondus, ce dernier s’est établi à 4,27 % en moyenne fin juillet, contre 4,37 % un mois plus tôt. Hormis un plancher éphémère à 4,16 % en mai, le niveau actuel n’avait plus été aussi attractif depuis le printemps 2023 (voir graphique).