L’heure semble être à l’accalmie sur les marchés de matières premières, les prix étant revenus à leurs niveaux d’avant l’invasion de l’Ukraine. Mais la volatilité reste élevée, et l’évolution structurelle de la demande comme de l’offre laisse à penser qu’une nouvelle tempête pourrait survenir, qu’elle vienne des matières premières industrielles, énergétiques, ou agricoles…
Qui parle encore des matières premières ? En mars 2022, à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le prix de presque toutes les matières premières, qu’elles soient énergétiques (pétrole, gaz…) industrielles ou agricoles, s’était envolé. Il fallait alors, par exemple, 140 dollars pour acheter un baril de pétrole (contre 73 dollars trois mois plus tôt) ou 43 000 dollars pour une tonne de nickel (+107 % par rapport à la fin 2021) ou encore 370 euros pour une tonne de blé (+60 % en trois mois).
Aujourd’hui, la fièvre est largement retombée. Dans la plupart des cas, les cours sont revenus à leur niveau d’avant-guerre en Ukraine ou presque. Le gaz, dont le prix de gros avait grimpé jusqu’à 300 euros le megawatt/heure au cours de l’été 2022, par crainte d’une pénurie au cours de l’hiver suivant, avec, pour conséquence, une envolée du prix de l’électricité, s’échange aujourd’hui autour de 50 euros. Le prix du maïs, qui avait culminé à 376 euros la tonne en mai 2022, est même revenu sous ses niveaux d’avant-crise, à moins de 200 euros la tonne.
Nous assisterions donc, tout simplement, à un retour à la normale, comme si la crise des matières premières était effacée. Un simple coup d’œil sur les prix peut inciter à une telle conclusion. Mais les experts en doutent fortement. Car si les prix sont retombés, ils réagissent beaucoup plus fortement, à la moindre nouvelle : la volatilité reste élevée.
« Même si les prix des matières premières sont redescendus des sommets, on ne peut...