A court de trésorerie, Inventiva a récemment sécurisé un financement en fonds propres de 348 millions d’euros, un montant record pour une biotech française. Si cette opération va lui permettre de mener à bien son essai clinique de phase 3 sur un candidat-médicament prometteur, elle va cependant générer une dilution massive.
Et si l’une des molécules les plus efficaces pour soigner la stéatose hépatique métabolique, plus connue sous l’appellation de « maladie du foie gras non alcoolique » ou de « maladie du soda », sortait des laboratoires d’une entreprise française ? C’est en tout cas le rêve d’Inventiva, une biotech dijonnaise, cotée sur Euronext Paris et sur le Nasdaq, qui travaille sur un tel projet depuis une dizaine d’années. Un rêve qui n’a, du reste, rien d’illusoire. Courant mai, cette entreprise créée en 2012 par Frédéric Cren et Pierre Broqua annonçait avoir levé 116 millions d’euros afin de financer la poursuite du développement de son candidat-médicament, le lanifibranor, et celle de l’essai clinique de phase 3 actuellement mené. Dernière étape avant une potentielle commercialisation en cas de résultats positifs, cette phase 3 est censée s’achever l’an prochain.
Un report problématique de la levée de fonds
Portant sur un montant déjà substantiel, ce financement en fonds propres de 116 millions d’euros ne représente en réalité qu’une partie d’un financement structuré d’une taille record pour une biotech hexagonale, selon des professionnels du secteur. Conclu fin 2024, celui-ci s’élève en effet à 348 millions d’euros, soit bien plus que les augmentations de capital bouclées dans le passé par Abivax (235 millions de dollars), Genfit (135 millions de dollars), Carbios (141 millions d’euros) ou encore Amolyt Pharma (130 millions d’euros). Cette performance ne saurait toutefois masquer le fait qu’Inventiva revient de loin. Car sans cette méga-levée, la société biopharmaceutique se serait immédiatement retrouvée en cessation de paiements.