(AOF) - "Les constructeurs fermement engagés dans l'électrification des véhicules ne devraient pas avoir à payer d'amendes en 2025 : je défendrai cette position avec Marc Ferracci auprès de la Commission et de nos homologues". C’est ce qu’affirme le ministre de l’Économie et des Finances Antoine Armand dans un entretien accordé aux "Échos". Pour lui "si nous devons infliger des amendes gigantesques aux constructeurs parce qu'ils ne sont pas allés assez vite, la première conséquence sera d'affaiblir l'investissement et surtout de renforcer nos concurrents asiatiques".
L'Acea, qui représente les constructeurs actifs en Europe, a appelé en septembre les institutions européennes à proposer des mesures d'urgence avant l'entrée en vigueur de nouveaux objectifs d'émission de CO2 en 2025. Bruxelles devrait selon elle avancer à 2025 les révisions de la réglementation sur le CO2, actuellement prévues pour 2026 et 2027 respectivement.
Les industriels redoutent de se voir infliger des amendes de plusieurs milliards d'euros pour non-respect des objectifs de réduction des émission, mobilisant des financements qui pourraient autrement être investis dans la transition, au moment même où ils sont confrontés à une concurrence féroce d'autres régions du monde.
Le patron de Stellantis Carlos Tavares a en revanche déclaré mi-octobre avoir demandé à Emmanuel Macron une stabilité des règles sur le CO2, contrairement à d'autres dirigeants du secteur. "Tout le monde connaît les règles depuis longtemps, tout le monde a eu le temps de se préparer, et donc maintenant on fait la course", résumait-il.