(AOF) - GTT (-4,01% à 138,90 euros) a accusé le deuxième plus fort recul de l'indice SBF 120 après l'annonce de la démission de Jean-Baptiste Choimet, directeur général du groupe. "Les fonctions de directeur général ont été confiées à titre transitoire à Philippe Berterottière, président du conseil d'administration. Un processus de sélection d'un nouveau directeur général a été initié", précise le fabricant de membranes cryogéniques, dans un communiqué. GTT informe, en outre, que sa filiale Elogen (fabrication d’électrolyseurs) est en difficulté et va mener un projet de réorganisation.
Pour Portzamparc, la démission de Jean-Baptiste Choimet s'explique " probablement en raison de différents stratégiques sur Elogen ", dont il était auparavant le directeur général.
Dans un contexte de marché difficile pour l'hydrogène vert, Elogen n'a pas obtenu de commandes significatives en 2024 et affiche un Ebitda négatif de 33 millions d'euros au titre de l'exercice 2024. "L'activité d'Elogen devrait, à terme, se concentrer, après livraison des commandes en cours, sur la recherche et le développement", précise GTT. Ce dernier avait averti le 9 janvier qu'il allait procéder à une revue stratégique des activités d'Elogen.
Elogen : plan de sauvegarde de l'emploi
Le groupe annonce le lancement d'un projet de réorganisation et d'adaptation des effectifs au sein d'Elogen, susceptible d'entraîner la suppression de 110 postes, dans le cadre d'un plan de sauvegarde de l'emploi. Celui-ci prévoirait, dans un premier temps, une phase de départs volontaires.
GTT va également suspendre la construction de son usine de Vendôme et étudier des options pour l'avenir du site, en concertation avec les autorités locales.
"Ces mesures seront soumises à des procédures d'information-consultation des instances représentatives du personnel, qui démarrent immédiatement", fait savoir la société française d'ingénierie navale.
Commentant ces informations, Portzamparc explique qu'"au regard du contexte sectoriel et de la volonté historiquement affichée de GTT de limiter le cash burn, cette décision n'est pas étonnante mais reste lourde. Si l'activité historique se porte très bien et que les services se développent, certains relais de croissance (GNL carburant, hydrogène...) sont décevants".
Malgré un objectif de cours relevé de 150 à 152 euros, le broker a abaissé sa recommandation d'Acheter à Conserver sur GTT "en raison de l'incertitude sur la gouvernance et du pic de chiffre d'affaires qui sera atteint en 2025 avec une légère baisse en 2026".
Les autres activités du groupe GTT affichent des performances solides. Il a confirmé ses objectifs en termes de chiffre d'affaires et d'Ebitda pour l'exercice 2024, dans le haut des fourchettes d'objectifs, comme indiqué en octobre 2024.
A ce propos, Invest Securities affirme que "cette décision n'aura pas d'impact sur sa guidance de chiffre d'affaires et d'Ebitda 2024, toujours attendue dans le haut de la fourchette (respectivement 600-640 millions d'euros contre 633 millions d'euros attendus par le consensus et 345-385 millions d'euros contre 382 millions d'euros attendu).