La réglementation étant assouplie et les frais réduits, les trésoriers d’entreprise n’ont plus de raison de ne pas utiliser la technique du paiement instantané, qui permet de gérer la trésorerie en temps réel. Mais les grandes banques, qui vont devoir s’adapter, pourraient freiner le développement de l’Instant Payment.
Même les plus petites banques, qui ne proposent pas encore cette technique de paiement à leurs clients, n’y échapperont pas : le 9 octobre prochain, chaque banque de la zone euro devra permettre de réaliser un virement instantané, crédité dix secondes après son envoi sur le compte du bénéficiaire, selon la norme de l’Instant Payment.
« Depuis le 9 janvier 2025, tous les clients des banques de la zone euro doivent pouvoir recevoir des virements instantanés sans frais, et les établissements qui proposent à leurs clients d’en émettre (ce qui n’est pas encore le cas de tous) ne peuvent plus les surfacturer par rapport à un virement traditionnel Sepa, précise Guillaume Yribarren, managing director chez Galitt, filiale de Sopra Steria spécialisée dans le paiement. Le 9 octobre 2025, tous les établissements bancaires de la zone euro devront permettre l’envoi de tels virements instantanés. Pour les pays de l’Espace économique européen hors zone euro, ce sera en 2027. »
Ce ne sera d’ailleurs pas le seul changement impulsé par le règlement européen : ce même 9 octobre, le plafond légal de 100 000 euros par virement aura disparu (même si les banques pourront maintenir leur propre limite). Les banques ont fait la publicité de ces changements, mettant souvent en avant l’absence de frais, comme s’il s’agissait d’un geste commercial… alors qu’un règlement européen l’impose.
Mais toute la communication bancaire a été tournée vers les particuliers, alors que les entreprises sont, elles aussi, concernées. Depuis janvier, comme les particuliers, elles ne voient jamais leurs virements instantanés facturés plus que les opérations classiques.