Société Générale a émis sa première obligation verte numérique enregistrée par sa filiale SG-Forge sur la blockchain. Avec cette opération inaugurale d’un montant de 10 millions d’euros, une première pour un corporate, la banque entend contribuer à développer les futurs standards de marché.
La blockchain est-elle l’avenir de la finance verte ? En émettant sa première obligation verte numérique sous forme de « security token », un type de jeton émis sur la blockchain permettant une authentification forte, Société Générale souhaite se préparer à cette possibilité. En effet, cette opération menée le 30 novembre 2023 avait pour principal objectif de tester le format green bond sur la blokchain et de permettre à la filiale de la banque SG-Forge, qui a enregistré l’émission sur Ethereum, d’en démontrer la faisabilité technique. « Le montant levé, 10 millions d’euros, est marginal en comparaison de notre besoin de financement de 2023 qui était aux alentours de 24 milliards d’euros, convient Arnaud Mezrahi, responsable du financement long terme pour Société Générale. En revanche, il est parfaitement raisonnable de penser que dans 10 ou 20 ans, l’histoire sera différente, la base d’investisseurs sera suffisamment familière avec la finance décentralisée pour être élargie et pourra lever des montants importants. Notre but est d’être précurseur en la matière. »
Des données plus accessibles
L’intérêt d’utiliser la blockchain pour des émissions obligataires vertes réside en fait dans la capacité d’intégrer au sein du contrat sous-jacent à l’opération certaines données ESG. « Nous avons, par exemple, utilisé les propriétés de la blockchain pour afficher un indicateur clé de performance, l’empreinte carbone, directement sur la chaîne, illustre David Durouchoux, directeur général délégué de SG-Forge. Par rapport à des infrastructures de marché traditionnelles, la blockchain permet d’accroître la transparence, la traçabilité mais aussi la fluidité des transactions. »