De l’analyse financière à la relation client, l’intelligence artificielle générative promet d’importants gains de productivité au sein des sociétés de gestion. Toutefois, près d’un an après sa mise à disposition du grand public, les initiatives des asset managers restent timides, freinées par le risque de fuite des données.
Quand on lui pose directement la question de son utilité pour l’asset management, ChatGPT ne fait pas preuve de fausse modestie : oui, il est une technologie qui « révolutionne la gestion d’actifs ». Cet outil créé par OpenAI et les technologies qui le sous-tendent – les « large language models » (LLM) et l’intelligence artificielle (IA) générative – fascinent depuis près d’un an à la fois les experts informatiques et des utilisateurs bien moins avertis. Le monde de la gestion – où se côtoient les deux profils – ne fait pas exception. « Plus qu’une révolution, l’IA générative marque l’accélération d’un mouvement plus ancien autour de l’exploitation des données textuelles au moyen de réseaux de neurones profonds (deep learning), grâce à des modèles plus performants, confirme plus sobrement Romain Faure, senior data scientist chez Groupama Asset Management. Mais le coup de maître d’OpenAI a été de la mettre entre les mains du grand public. »
«Il faut être très prudent dans les instructions que l’on envoie à ChatGPT, car les informations livrées peuvent ensuite potentiellement être réutilisées.»
Un précieux assistant en puissance
En effet, nul besoin d’être un expert du machine learning et autres techniques d’IA pour utiliser cet outil : on lui « parle » comme à un interlocuteur humain. Une simplicité qui ouvre de très nombreux cas d’usage au sein d’une société de gestion. « ChatGPT peut aider à accéder à des informations de référence, générer du code informatique, analyser et synthétiser des documents, rédiger des contenus ou encore rendre des bases de données plus facilement accessibles, le tout en utilisant le langage naturel », égraine Romain Faure. Toutes les...