Cette échéance électorale est venue brusquement rappeler aux grands entrepreneurs français la fragilité de l’édifice des mesures pro-business mises en place en 2017. Dans les sociétés de capital-investissement, la question se pose de structurer encore des véhicules français.
Investisseurs à part dans le paysage, les grands entrepreneurs français, dont le profil et les codes les rapprochent des clients institutionnels, sont sur le qui-vive depuis le 9 juin. Ils étaient déjà inquiets à l’annonce de la tenue d’élections législatives anticipées, qui a sonné comme un coup de tonnerre dans le ciel sans nuages installé depuis 2017. La présentation du choc fiscal qui leur est promis par l’alliance de la gauche et de l’extrême gauche si elle arrivait au pouvoir les empêche à présent de dormir. « Tous les membres de l’équipe se renseignent sur un départ pour Londres, la Suisse, New York ou autre », confie-t-on ainsi dans les couloirs de ce fonds d’investissement où pas un associé n’envisage de « tout donner à l’Etat » au-delà de 400 000 euros de revenus… La tarification promise par un impôt sur le revenu à 14 tranches assorti d’une CSG progressive n’est qu’une petite partie du programme fiscal de la gauche, qui prévoit la fin brutale de toutes les mesures pro-investissement qui avaient été mises en place depuis sept ans : suppression de la flat tax, rétablissement et renforcement de l’ISF avec une assiette élargie (qui pourrait même englober l’outil de travail, les exonérations sur cet impôt étant dénoncées) et, pour finir, taxation à 100 % de toutes les successions au-delà de 12 millions d’euros. Avec, cerise sur le gâteau, le retour d’une exit tax punitive pour ceux qui...