Dans un contexte marqué par la sortie de crise aux Etats-Unis, les tensions enregistrées par les taux d’intérêt à long terme ont eu mécaniquement un impact négatif sur les obligations. Ces dernières affichent une performance négative depuis le début de l’année, à l’exception du crédit à haut rendement. Les gérants spécialisés privilégient dans cette catégorie les titres les moins bien notés dont le redressement est prometteur en termes de performance.

Alors que l’Europe enregistre des retards en matière de vaccination et de réouverture de ses économies après les confinements, les Etats-Unis semblent s’engager dans une dynamique de croissance sans précédent. Ils affichent sur le seul mois de mars 916 000 créations d’emploi ! De même, l’indice ISM des services a atteint la semaine dernière 63,7, du jamais-vu depuis sa création en 1997 ! « Les données économiques récentes ont été plus fortes que prévu, témoigne Vivek Bommi, Gérant Senior Credit Non-Investment Grade chez Neuberger Berman. Les enquêtes auprès des directeurs d’achat, les données sur l’emploi et les prévisions d’inflation suggèrent que nous nous situons dans la phase d’expansion du cycle, ce qui a un effet positif sur les fondamentaux des émetteurs. » Une situation qui devrait permettre aux Etats-Unis d’afficher une croissance de l’ordre de 5 % en 2021, avec, comme corollaire, moins favorable aux actifs obligataires, l’accumulation de tensions sur les taux d’intérêt à long terme.
Déjà, depuis le second semestre dernier, les taux d’intérêt long terme ont progressé et ce phénomène s’est accentué en 2021. Après avoir atteint un point bas en août 2020 à 0,5 %, les taux d’intérêt à 10 ans sur les bons du Trésor américains sont passés de 0,91 % au 31 décembre 2020 à 1,53 % au 12 mars, puis à 1,72 % depuis le début du mois d’avril. Cette hausse s’est de plus accompagnée d’une pentification de la courbe : plus les taux d’intérêt sont longs, plus la hausse a été...