Reflet de l’importance qu’a pris le changement climatique pour les acteurs économiques, le marché des obligations vertes, ces instruments permettant de flécher les fonds levés vers des projets favorables à l’environnement, n’a cessé de croître ces dernières années.
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«Alors que la valeur de marché globale des green bonds ne dépassait pas une centaine de milliards d’euros en 2016, elle atteint aujourd’hui plus de 500 milliards, souligne Bram Bos, gestionnaire de portefeuille principal de green bonds chez NN Investment Partners. Ce marché dépasse désormais celui du high yield en Europe ou encore celui des obligations convertibles dans le monde.» En 2019, sa performance financière a été soutenue par le mouvement global de baisse des taux : l’indice le plus suivi par les gérants, le Bloomberg Barclays MSCI Global Green Bond Index, a ainsi gagné 6,50 % sur l’année, après une année 2018 dans le rouge (-0,72 %). Mais c’est surtout le marché primaire qui a participé à cette bonne dynamique. Selon les chiffres compilés par la Climate Bonds Initiative, les émissions d’obligations vertes ont battu des records l’an dernier : 255 milliards de dollars (231 milliards d’euros) de titres nouveaux sont venus grossir le marché, contre 167 milliards de dollars en 2018. Et la tendance devrait se poursuivre en 2020, avec 350 à 400 milliards de dollars d’émissions attendues.
Une base d’émetteurs élargie
Cette croissance s’est en outre accompagnée d’une diversification de la base d’émetteurs, jugée jusqu’à présent par les investisseurs comme trop étroite pour construire des portefeuilles équilibrés. «Alors que fin 2018, les gouvernements et les agences supranationales représentaient les deux tiers du marché, contre un tiers d’entreprises, cette proportion tend à se rééquilibrer : dans les...