Une part considérable de l’activité économique mondiale repose sur les océans. Or, ces derniers sont menacés par la surexploitation et le réchauffement climatique. La prise de conscience de leur nécessaire protection n’est que récente : l’ODD 14 relatif à la conservation des ressources marines reste le moins recherché par les investisseurs. Pour attirer les capitaux, les initiatives se multiplient.
A l’origine de 50 % de l’oxygène produit chaque jour et de l’absorption d’un quart du CO2 émis par l’homme, les océans seraient aussi, s’ils étaient un pays, le septième mondial en termes de PIB, selon l’OCDE. Plus précisément, l’économie bleue représente une production annuelle de biens et services évaluée à 2 500 milliards de dollars. « Pêche, transport, tourisme, santé : une partie considérable de notre activité économique dépend directement ou indirectement des océans », souligne Emmanuelle Sée, responsable de la gestion actions chez Swiss Life Asset Managers France et gérante du fonds SLF Equity Environment & Biodiversity Impact.
Un agenda qui s’accélère
Néanmoins, ces apports n’existent que si les océans se portent bien, ce qui est de moins en moins le cas, compte tenu des pressions auxquelles ils sont soumis, qu’il s’agisse de la surexploitation de leurs ressources, de la pollution, des espèces invasives ou encore du changement climatique. Résultat, « 35 % des zones humides dans le monde sont endommagées ou ont disparu depuis 1970, or 40 % de toutes les espèces végétales et animales vivent ou se reproduisent dans les zones humides », s’alarme Joana Foglia Berrebi, consultante en économie bleue durable et analyste ESG, qui partage ses travaux sur le sujet avec les équipes de Swiss Life Asset Managers. Selon les chiffres de l’ONU, ce sont 90 % des populations de gros poissons qui sont d’ores et déjà épuisées et 50 % des récifs coralliens détruits.
Certes, l’agenda s’est accéléré ces dernières...