Pour l’investisseur de long terme, le portefeuille équilibré entre actions et obligations a constitué un modèle éprouvé pendant des décennies, affichant un rendement annualisé optimal pour le risque encouru. Après l’accident de 2022, lié à une corrélation positive entre actions et obligations, les gérants estiment qu’il a encore de beaux jours devant lui, même si quelques évolutions de sa composition à la marge sont possibles.
Pendant des décennies considéré comme la combinaison optimale entre les différentes classes d’actifs, le portefeuille composé de 60 % d’actions et 40 % d’obligations a connu des turbulences récentes qui ont remis en question son efficacité. L’année 2022 a en effet vu les actions et les obligations chuter en même temps de façon inédite, forçant les professionnels à réfléchir à de nouvelles options.
2022, année de rupture
Issu de la théorie moderne du portefeuille de Markowitz, le portefeuille 60/40, c’est-à-dire bénéficiant d’une diversification bien équilibrée entre actifs risqués et titres à revenu fixe, s’est révélé à travers les décennies l’allocation offrant le rendement annualisé optimal dans des marchés boursiers fluctuants. En effet, d’un côté, il permet la prise de risque indispensable pour aller chercher de la performance, et de l’autre, il amortit les chocs éventuels de marchés. Ainsi, depuis 1926, le rendement annuel moyen d’une allocation composée d’actions du S&P 500 et de bons du Trésor américain à 10 ans s’est élevé à 8,7 %, certes en retrait par rapport à un portefeuille purement actions sur la période (+ 10,3 %), mais avec des « max drawdowns » (amplitudes de baisses) moins marqués (– 27,3 % contre – 43,1 %). Quant au portefeuille uniquement investi en obligations, il présente sans surprise un rendement inférieur : 5,1 %.
A l’intérieur de ce tableau historiquement positif, une rupture s’observe néanmoins l’année 2022, en rapport avec l’irruption d’un nouveau paradigme sur les...