Malgré la faiblesse des taux d’intérêt et des performances, l’industrie de la gestion monétaire affiche encore une collecte très positive. Un paradoxe qui s’explique par le manque d’alternatives pour les placements en trésorerie. Cette situation n’empêche pas les sociétés de gestion spécialisée dans le monétaire de poursuivre leur adaptation.
«Dans les mois qui viennent, tous les fonds monétaires pourraient offrir des rendements négatifs», prévient Gilles Guez, directeur général de BFT IM. Une mauvaise nouvelle pour cette industrie dont la situation aujourd’hui n’est déjà pas florissante. La plupart des fonds «monétaires court terme» et «monétaires», les deux catégories que composent la classification de l’AMF, sont d’ores et déjà en territoire négatif. La performance moyenne des fonds monétaires court terme, dont la maturité des titres en portefeuille ne doit pas excéder 120 jours, évoluent autour de - 15 à - 20 points de base actuellement, tandis que celle des fonds monétaires, dits aussi standards, dont la maturité peut aller jusqu’à 12 mois, est comprise entre 0 et - 10 pb. «Le métier de la gestion de la trésorerie est confronté depuis quelques mois à un environnement totalement inédit, complète Gilles Guez. L’intervention de la Banque centrale européenne sur les marchés, en réduisant son taux directeur et en injectant massivement des liquidités, a eu pour conséquence de réduire fortement les rendements des placements monétaires, et même de les inscrire pour la première fois en territoire négatif.»
Les dernières initiatives de la BCE, notamment le lancement de son programme de rachats d’actifs obligataires corporate en juin, ne devraient pas améliorer la situation.«A court terme, la politique de la BCE va encore peser sur les spreads de crédit et les niveaux des taux, soit les deux principales composantes...