Malgré des convictions fortes exprimées par les gérants, les petites et moyennes valeurs n’ont toujours pas renversé la vapeur en termes de flux. Leur sous-performance a suscité un désintérêt accentué par la polarisation du marché autour de quelques large caps. La classe d’actifs reste pourtant une source de diversification intéressante dans les portefeuilles, notamment institutionnels.
Semestre après semestre, la valorisation des small caps enfonce de nouveaux planchers. Tel est le constat légèrement amer des gérants qui continuent à promouvoir cette classe d’actifs contre vents et marées, plaidant pour qu’elle soit enfin reconsidérée par les investisseurs. Car les clients privés et, dans une moindre mesure, les institutionnels, ont « déserté les rangs » selon les termes d’un gérant, qui a le sentiment de « s’épuiser » dans son discours, espérant que cette traversée du désert ne sera pas fatale. « C’est en Europe que la situation est la plus criante : déjà moins chères que les petites valeurs des autres pays, les small caps y affichent une décote de 9 % par rapport aux grandes valeurs alors qu’historiquement elles étaient valorisées avec une prime de 24 %, souligne Richard Brown, gérant d’actions européennes chez Janus Henderson. Par rapport aux large caps américaines, c’est désormais le grand écart avec une décote de 39 %. Et si l’on regarde d’un point de vue historique, la décote actuelle atteint 14,5 % par rapport à leur moyenne de valorisation sur quinze ans. » En termes de price to book, la décote est tout aussi massive avec 1,2 fois les fonds propres pour le MSCI EMU Small Cap contre 1,8 pour les large caps, alors que les premières se payaient 50 % de plus en 2017.
« Des extrêmes ont été atteints après trois années de sous-performance », poursuit Richard Brown. Depuis 2020, dernière année de quatorze de surperformance relative en deux décennies, la...