De nombreux acteurs de la gestion institutionnelle affichent leur volonté de développer le poids de la clientèle intermédiée dans leurs encours, dans l’espoir de capter des capitaux moins volatils et des marges plus élevées. La démocratisation des actifs privés est un des moyens d’atteindre cet objectif.
Les quelque 35 000 milliards d’euros d’épargne des particuliers européens sont une manne que n’ont pas fini de convoiter les gestionnaires d’actifs. Cette clientèle est devenue stratégique, y compris pour les maisons traditionnellement implantées chez les institutionnels. Les ambitions s’affichent donc sans détour, comme l’ont illustré plusieurs annonces ces derniers mois. Ecofi, mais aussi LFDE, ont par exemple révélé muscler leurs équipes dédiées à cet objectif. « La clientèle privée est un de nos axes de développement prioritaires, précise aujourd’hui Vincent Cornet, directeur général délégué de LFDE en charge du développement. Nous espérons rapidement porter les encours conservés d’Echiquier Gestion Privée de 2 milliards d’euros aujourd’hui à plus de 3 milliards. A moyen terme, nous envisageons même de la croissance externe pour grandir encore et regardons les opportunités dans des structures de taille intermédiaire avec une culture proche de la nôtre. » Sur un marché français préempté par les acteurs locaux filiales de grands groupes de bancassurance, les acteurs étrangers affûtent aussi leurs armes. « A fin 2023, nos encours sous gestion atteignaient environ 11,4 milliards d’euros à Paris, dont 2,3 milliards pour la clientèle intermédiée, détaille Yves Desjardins, directeur général France de Schroders. L’objectif dans les cinq ans qui viennent est de porter à 15-17 milliards d’euros ces encours, c’est-à-dire de les faire croître de 40-50 %, avec au moins la moitié de cette croissance portée par la clientèle privée. »