Le chaos mondial provoqué par l’annonce des droits de douane devrait renforcer la régionalisation des échanges commerciaux. Dans ce nouvel équilibre, la Chine veut s’imposer comme un pôle de stabilité pour ses voisins. Le pays pourrait en outre profiter de la crise actuelle pour accélérer la mise en place de mesures de relance. Si toute prévision est désormais compliquée, les gérants spécialisés tablent toujours sur de la croissance à long terme pour les marchés émergents.
Jusqu’au 2 avril, jour de l’annonce des droits de douane appliqués aux partenaires commerciaux des Etats-Unis, l’horizon semblait relativement dégagé pour les marchés émergents : les investisseurs commençaient à s'intéresser à d'autres actifs que les grandes capitalisations américaines, le cycle de baisse des taux d'intérêt était bien enclenché par la Fed et la Chine semblait enfin sortir de l'ornière après une crise immobilière sans précédent. « Après la pire année en treize ans, qui s’est soldée par des sorties de capitaux de 33,3 milliards de dollars fin 2024 pour les marchés émergents, le début du second mandat de Donald Trump s’avérait moins mauvais qu’anticipé pour ces pays, relate Michel Audeban, fondateur et directeur général de Gemway Assets, un gestionnaire spécialisé sur cette classe d’actifs. Si l’on suivait la rhétorique du président américain, la guerre commerciale promettait d’être prioritairement dirigée contre l’Europe… » Et pourtant, avant qu’une pause de 90 jours ne soit finalement annoncée le 9 avril, c’est un véritable coup de bambou qui promettait d’être porté à l’Asie, avec des droits de douane supplémentaires de 49 % pour le Cambodge, 46 % pour le Vietnam, 36 % pour la Thaïlande, 34 % (puis 145 % au total) pour la Chine, 32 % pour l’Indonésie et 26 % pour l’Inde. A ce stade, la période de négociations qui s’ouvre concerne tout le monde, sauf la Chine, désignée par le président américain comme l’ennemi public numéro un…
Des moyens de riposter
« L’impact des nouveaux droits de...