Face à l’inexorable montée en puissance de la gestion passive et à la pression exercée par les clients sur les prix, les gérants d’actifs doivent trouver de nouvelles pistes de développement. L’étude annuelle consacrée au secteur par le BCG montre que ces dernières s’orientent vers une évolution de l’offre produits, un recours croissant aux M&A et une nouvelle approche des coûts.
« Bien que l’industrie puisse célébrer une autre année de croissance, les gérants d’actifs doivent être conscients des menaces sous-jacentes concernant leurs produits traditionnels et leurs réseaux de distribution, aussi bien que leurs modèles opérationnels. » Sans être alarmistes, ces propos préliminaires introduisant le dernier rapport annuel du Boston Consulting Group (BCG) sur la gestion d’actifs, paru début mai dernier et intitulé « From Recovery to Reinvention », ont de quoi inciter les acteurs du secteur à la réflexion. Certes, l’année 2024 aura été porteuse pour la gestion d’actifs dans le monde, comme en témoigne le montant record de 128 000 milliards de dollars atteint par les actifs sous gestion (AUM), soit une hausse de 12 %. Celle-ci est même supérieure aux Etats-Unis, grâce notamment à la bonne tenue de leurs marchés (+14 %, contre 7 % en Europe). Les revenus du secteur sont eux aussi en progression, à hauteur de 58 milliards de dollars. Toutefois, l’analyse de leur composition tempère un peu ce bon résultat : 70 % de ces 58 milliards sont liés à la hausse des marchés, et 30 % seulement à la collecte nette. « Ce poids important pris par l’effet marchés dans la croissance des revenus pose de vraies questions aux asset managers car cette croissance doit être capable de résister, même en cas de marchés moins porteurs », souligne Philippe Soussan, directeur associé au BCG. D’autant que, l’année dernière, les bons résultats des marchés et de la collecte nette (dont les revenus ont respectivement augmenté de 10 % et de 4 %) ont vu leur impact amoindri par le recul de la contribution aux revenus du mix produit (-4 %) ainsi que par celle des frais de gestion (-3 %).