"Les ETI, comme l’ensemble des entreprises, sont confrontées à une difficulté réelle pour valoriser leur trésorerie."
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Comment analysez-vous la situation du marché monétaire ?
Thierry Darmon : Depuis 2012, l’évolution des taux à court terme est fortement influencée par la politique mise en œuvre par la Banque centrale européenne. Celle-ci a été très active dans un premier temps pour éloigner le risque systémique, puis pour améliorer le climat économique. Elle est intervenue à la fois sur le terrain conventionnel (en baissant les taux d’intérêt jusqu’en zone négative) et non conventionnel (en allongeant la durée des refinancements accordés aux banques, puis en procédant à des achats d’obligations, tournés depuis quelques mois vers les emprunts d’Etat). Cette batterie de mesures a eu une incidence à la baisse sur le niveau absolu des taux monétaires, mais également sur les marges sur le crédit qui se sont, elles aussi, contractées, et enfin sur la volatilité des taux courts, qui s’est fortement réduite. Mais la grande vertu de cette politique réside dans la meilleure visibilité des marchés qu’elle a suscitée, favorisant les conditions de la reprise économique.
Quelles sont les conséquences pour les ETI en matière de placement de trésorerie ?
Thierry Darmon : Les ETI, comme l’ensemble des entreprises, sont confrontées à une difficulté réelle pour valoriser leur trésorerie. Il y a encore quelques années, elles pouvaient obtenir un rendement compris entre 3 % et 4 %. Actuellement, la rémunération de leurs excédents de liquidités est très modeste, voire négative, en lien avec les rendements du marché monétaire.
C’est pourquoi, confortées par cette visibilité accrue du marché monétaire, elles consentent plus volontiers à placer la...